• Valérie Pécresse: "Réussir le défi de l'orientation" - Metro 3 juin

    Cinq lecteurs de Metro ont rencontré Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement et de la Recherche...
     
    Philippe : Je souhaite que ma fille ainée, qui entre en seconde, aille à la fac. Mais ma femme n’a plus confiance en l’université et souhaite l’envoyer dans une grande école. 
    La France compte 83 universités et 225 écoles. Notre but à la fin de l’année est d’avoir 15 grands pôles de recherche de l’enseignement supérieur, pour casser les frontières entre écoles et universités. J’ai aussi proposé qu’on puisse faire des classes préparatoires aux grandes écoles dans les universités dès la rentrée prochaine. L’idée est d’avoir un premier cycle universitaire qui donne un diplôme de licence et qui permette de préparer les concours. J’aimerais aussi développer les master conjoints grandes écoles-universités. L’université a besoin de redevenir le cœur du système. Cela implique qu’elle ait une gouvernance à la hauteur - la loi sur l’autonomie lui en donne les moyens -, qu’elle ne destine pas tous ses diplômés au monde de l’enseignement et qu’elle s’ouvre sur le monde professionnel. Donc, quand votre fille sera en terminale, la situation aura j’espère beaucoup évolué ! Je suis très optimiste.

    Anne : J’ai un fils qui est à la fois littéraire et scientifique. Mais le système français l’oblige à choisir très tôt sa spécialité. C’est vraiment dommageable… 
    C’est vrai, on hyperspécialise dès la première année. Changer cela est l’un des enjeux de la réforme et l’un des objectifs du plan Réussir en licence, auquel j’ai attribué 730 millions d’euros sur les 3 prochaines années. Les jeunes bacheliers qui arrivent en filière générale à la fac ont 15 ou 20 heures de cours hyperspécialisés dès la première année. J’ai donc proposé de créer une première année fondamentale, pluridisciplinaire et avec des enseignements d’ouverture. Cette année s’effectuerait en contrôle continu et, à la fin du premier semestre, un rendez-vous d’orientation obligatoire serait fixé. Le but est d’éviter que 50% des jeunes échouent à l’université dès la première année. De plus, on essaie de proposer des cursus communs. A Jussieu par exemple, on peut faire maths et sciences politiques à la fois. L’idée est de mettre en place une spécialisation progressive avec une ouverture sur des métiers via des stages. Une bonne idée serait, après bac +3, de faire une année de césure pour travailler, puis de revenir faire son Master après. Sinon, quand on postule à bac +5 sans expérience professionnelle, les entreprises ne proposent que des stages.

    Linda : Comment allez-vous financer le dédoublement des filières ? 
    C’est une question de réorganisation au niveau des universités. Organiser la souplesse et les parcours sur mesure est impossible au niveau de l’Etat. De plus, au niveau local, on dispose d’un vrai vivier de compétences pour le faire. Je me place dans une logique d’heures supplémentaires, d’optimisation des moyens, de mobilisation des ressources plutôt que dans une logique de création d’emplois. En matière de taux d’encadrement des étudiants, on est dans la moyenne européenne. 

    La suite ici: http://www.metrofrance.com/infos/valerie-pecresse-reussir-le-defi-de-l-orientation/pifc!yKfreupaG451svXV4VKAng/ 

    Tags Tags : , , , ,