•                                                          ULTIMA VERBA                                                        

                                                                Quand même grandirait l'abjection médiatique

    A ce point d'encenser tous leurs discours trompeurs ;

    Quand « Le Monde » lui-même adhérant à leur clique

    Dirait à ses lecteurs : - Fini! nous avons peur !

     

    Quand même nous serions comme la feuille morte,

    Quand, pour plaire au MEDEF, on nous renîrait tous ;

    Quand le chercheur, maudit, fuirait de porte en porte,

    Son honneur déchiré comme un haillon aux clous ;

     

    Quand la force casquée refusant qu’on proteste,

    Bannirait les bannis, chasserait  les chassés ;

    Quand même, infâme aussi, lâche comme le reste,

    Le badaud cracherait sur nos livres froissés ;

     

    Nous ne fléchirons pas ! Sans plainte dans la bouche,

    Calmes et résolus, dédaignant  le troupeau,

    Nous nous battrons pour vous dans ce combat farouche,

    Liberté, notre autel !Savoir, notre drapeau !

     

    Mes nobles compagnons, poursuivez votre lutte;

    Chercheurs, la République est  là qui nous unit.

    Nous sommes honorés de toutes leurs insultes ;

    L’opprobre est attaché  à ce qu’ils ont béni!

     

    Nous serons, sous le sac de cendre qui nous couvre,

    La voix qui dit : jamais! la bouche qui dit : non !

    Même si leurs valets ne veulent pas qu’on l’ouvre,

    Nous leur répliquerons de notre cabanon.

     

    Devant les trahisons et les têtes courbées,

    Nous lèverons les bras, indignés, mais sereins.

    Nous redresserons haut la Sorbonne tombée,

    Ses statues de lumière et ses piliers d'airain !

     

    Nous serons toujours là si le mépris persiste,

    Ô Université nous t’aimerons toujours,

    Nous gardons en nos cœurs l’éclat de tes artistes,

    Honneur de nos aïeux, objet de nos amours !

     

     

    Nous ne cèderons pas à l’appât qui nous tente,

    Pécresse ! Avec ta loi, nous abdiquerions tout.

    Parmi les réprouvés nous planterons la tente :

    Nous resterons proscrits, voulant rester debout.

     

    Poursuivons le combat, n'eût-il ni fin ni terme,

    Sans chercher à savoir et  sans considérer

    Si quelqu'un a plié qu'on aurait cru plus ferme,

    Et si plusieurs s'en vont qui devraient demeurer.

     

    Si l'on n'est plus que mille, eh bien, j'en suis ! Si même

    Ils ne sont plus que cent, je brave encor leurs lois;

    S'il en demeure dix, je serai le dixième ;

    Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là !

  • Contribution de Brad Smith, étudiant en M2 de philosophie à Paris I. Merci à lui. 
    A télécharger et à lire ici: 

     Avis au lecteur:

       Le texte qui suit est la version remaniée d’un exposé que j’ai prononcé lors d’un débat organisé à la Sorbonne dans le cadre de la grève contre les réformes actuelles de l’université française. C’est ce qui explique son caractère partisan et son ton militant ; c’est aussi pourquoi on y trouve de nombreuses anecdotes personnelles et l’utilisation fréquente du « je » : c’est que, ayant fait moi-même l’expérience de l’université américaine et de l’université française et étant plutôt défavorable à ce que celle-ci se rapproche de celle-là, il m’a semblé que je pourrais apporter un soutien unique au mouvement en racontant ma situation singulière et en partageant mes connaissances du système universitaire aux États-Unis. Nombreux sont les grévistes qui méprisent ce système, mais moins nombreux sont ceux qui savent exactement comment il fonctionne. En intervenant dans le débat pour éclairer les grandes lignes de ce système, mon espoir était de démontrer les enjeux de la reforme de l’université française sur le « modèle » américain et de donner ainsi raison aux craintes de ceux qui s’opposent à un tel rapprochement.

         Depuis le jour du débat, j’ai essayé de renforcer les arguments de mon texte en y ajoutant plus d’éléments théoriques et en citant plus d’articles de presse sur l’état actuel du monde universitaire américain. Si l’écriture militante se distingue de l’écriture scientifique sur plusieurs points, il n’empêche qu’elle doit comporter une argumentation rigoureusement fondée sur des faits et des théories solides si elle veut être convaincante ; inversement, il arrive que la prétendue « neutralité » du discours scientifique cache sournoisement un parti pris que tout chercheur est obligé d’avoir par le simple fait qu’il doit sélectionner les faits et les questions qui lui semblent le plus importants. Si la neutralité est dans tous les cas une illusion trompeuse, je préfère afficher ma position sans ambiguïté. C’est ensuite au lecteur de juger si mes arguments sont convaincants ou s’ils ne le sont pas. Je vous prie donc, cher lecteur, de tenir compte de ces circonstances lorsque vous découvrez ce texte.


  • Une belle chanson d'un certain Monsieur Jack de P4 qui annonce qu'il "la braille où l'on veut, quand on veut, à condition d'une mousse et d'un sourire"



    Merci à lui





  • Merci à Florent de Michelet.





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