• "Elitiste", "inégale", "insuffisante" : professeurs et étudiants jugent la réforme des IUFM - Le Monde

    • De l'importance de l'apprentissage pratique, par M. W.
    Ancienne enseignante-stagiaire puis professeur des lycées et collèges et actuellement formatrice au Capes d'histoire-géographie, je trouve qu'il n'est pas idiot de retarder l'âge du début d'entrée dans le métier. Enseigner à 22 ans, après n'avoir jamais quitté les bancs de l'école et sans aucune expérience professionnelle, me paraît être très difficile. Mais, de grâce, ce n'est pas en rallongeant la durée des études universitaires que le problème changera. Pour bien enseigner, il faut... pratiquer.
    Or l'idée de "catapulter" des élèves enseignants devant des classes de lycée ou de collège après une année d'études universitaires supplémentaire mais une année de stage en moins (puisque l'année de stage en IUFM disparaît) me paraît idiote. Le métier d'enseignant s'apprend, comme tout métier. Et cet apprentissage demande du temps. On apprend à préparer des cours, à intéresser les élèves, à être en représentation permanente, on apprend aussi à gérer 35 ou 40 individus en crise d'adolescence, à être un leader compréhensif, mais exigeant et quelquefois intransigeant. Rien de cela n'est inné, même si certains sont plus doués que d'autres. L'ignorer est un manque de connaissance flagrant de ce métier.

    • Nous nous dirigeons vers une éducation sans plaisir d'enseigner, par Arnaud B.
    Le principe de la mastérisation est simple : on devient professeur avec un bac + 5. Les concours de l'enseignement (Capes, CAPLP...) seront supprimés sous leurs formes actuelles. Maintenant, les futurs enseignants qui en sortiront n'auront quasiment aucun bagage pédagogique du fait de l'existence d'un gouffre entre les facs et les établissements secondaires. En voyant les adolescents qu'il y a dans mon établissement, j'ai du mal à croire que des enseignants fraîchement sortis des facs vont réussir à faire quoi que ce soit avec eux. De plus, le fait de mastériser la formation des corps enseignants va créer une concurrence malsaine entre les différentes universités. Si l'on veut garder un certain niveau d'enseignement, il aurait fallu donner une part plus importante aux stages que les candidats pratiquent lors de l'année du concours. Avec cette mastérisation, nous nous dirigeons vers une éducation sans plaisir d'enseigner.

    • Faut-il enseigner ex cathedra à des élèves apathiques ?, par Philippe M.
    Il s'agit d'une réforme abjecte qui enverra au casse-pipe des jeunes enseignants mal formés quoi qu'en dise Mme Pécresse. La fac ne va pas les préparer à faire classe en maternelle ou en élémentaire. Il ne suffira pas d'avoir potassé tous les livres, de posséder un savoir académique pour savoir communiquer à des très jeunes élèves. Le débat est là : faut-il enseigner ex cathedra à des élèves apathiques ou faire apprendre à des élèves réactifs de notre société actuelle ? Peut-on imaginer qu'un jeune avec son master de géographie, par exemple, sache quelque chose de l'enseignement de la dizaine à des petits de 5 ans ? Y aura-t-il un prof de fac pour lui expliquer comment ça réfléchit, un gosse de 5 ans ? J'en doute...

    Le problème va surgir dans cinq ou six ans, quand on s'apercevra que l'école n'apprend plus correctement. Alors il sera trop tard. Les riches auront toujours la solution de l'enseignement privé. Pour les autres...



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