• 1. La situation de radicalisation actuelle est le résultat de l’obstination et de l’autisme du gouvernement. En conséquence, le mouvement doit se poursuivre et s’amplifier.

    2. Considérant qu’il est indispensable d’assurer la liberté d’accès à tous les sites, salles, bureaux et services de l’université, nous demandons la levée de tous les blocages.

    3. Le souci essentiel de l’université est qu’aucun étudiant ne soit pénalisé. Il convient donc d’envisager les modalités de validation du semestre et de l’année. Nous ferons le maximum pour organiser une session d’examens et des réunions de jurys avant le mois de juillet. Dans cette hypothèse, les épreuves seront organisées par le service des examens en liaison avec les UFR. Ces examens doivent correspondre à des enseignements délivrés dans le cadre de cours officiels, sauf cas particuliers pour autant que soit garantie la présence du plus grand nombre possible d’étudiants. Ces dispositions concernent essentiellement la licence. Elles ne sont envisageables que sous la condition qu’un nombre raisonnable d’enseignements puisse être délivré.

    4. Dans l’hypothèse où ce scénario (§3) ne serait pas applicable, nous sommes conduits à en envisager un second, dont la nécessité apparaîtra très vite. En effet, si l’on ne peut pas organiser une telle session d’examens dans des conditions qui garantissent la valeur des diplômes, nous n’aurons qu’une solution : la neutralisation du semestre. Une telle mesure serait soumise à la validation des autorités de tutelle. En cas de refus de celles-ci, l’université se trouverait dans une situation très grave dont seul le gouvernement porterait la responsabilité.

    N.-B. : Ces dispositions ne concernent pas les étudiants étrangers Erasmus ni les étudiants étrangers relevant de conventions internationales.


  • PARIS, 3 mai 2009 (AFP) - Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur, affirme qu’il n’est "pas question de valider automatiquement des semestres alors que les enseignements n’auraient pas été délivrés normalement" dans les universités, dans un entretien au Journal du dimanche.

    Face au risque de voir la tenue des examens universitaires perturbée par le mouvement des enseignants-chercheurs, Mme Pécresse juge que son "rôle est de protéger les étudiants, de leur permettre de rattraper les cours et de passer les épreuves". "Je suis garante de la qualité de nos diplômes. Il n’est pas question de valider automatiquement des semestres alors que les enseignements n’auraient pas été délivrés normalement", prévient la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Selon elle, si étudiants et professeurs rattrapent les cours "dès maintenant", "on pourra passer les examens avant l’été". "Une trentaine d’universités ont d’ores et déjà démarré les rattrapages", assure Mme Pécresse, qui "refuse de (se) projeter dans le scénario du pire", à savoir l’impossibilité de passer les examens avant l’été.


  • « Nous, étudiants en lutte depuis fin janvier et réunis en coordination nationale étudiante les 18 et 19 avril 2009, appelons à radicaliser la mobilisation et à l'étendre à tous les secteurs. 
    Face au mépris et aux attaques répétées du gouvernement cherchant à décrédibiliser et minimiser l'importance de notre mouvement, nous tenons à rappeler solennellement que nous nous battons contre le plan d'ensemble visant à casser tout service public et en premier lieu l'éducation et la santé. 
    Les réformes actuelles et futures du gouvernement vont à l'encontre des principes fondateurs de l'Université : LE SAVOIR N'EST PAS UNE MARCHANDISE, L'UNIVERSITE N'EST PAS UNE ENTREPRISE.

    Le processus de Bologne et la stratégie de Lisbonne qui émanent directement des directives néo-libérales prônées par l'OMC et l'OCDE sont à l'origine des réformes que nous rejetons. 

    C'est pour cela que nous exigeons sans condition ni négociation : 
    - L'abrogation de la LRU, point central de nos revendications 
    - Le retrait du décret sur le statut des enseignants chercheurs 
    - Le retrait des décrets sur la « masterisation » des concours 
    - Le retrait du plan licence 
    - Le retrait du plan campus 
    - Le retrait du contrat doctoral unique 
    - Le retrait du projet de réforme du CROUS 
    - Le rejet de tout financement basé sur la performance ou tout autre critère marchand 
    - Le retrait de la réforme de l'allocation des moyens.

    Ces réformes accentuent la concurrence entre les Universités et entre les individus, soumettent le contenu des enseignements aux besoins immédiats des entreprises, dégradent nos diplômes et donc nos conditions de futurs salariés.

    Nous exigeons le retrait de ces réformes et décrets. A l'inverse de ces logiques nous nous battons pour :
    - Des Universités publiques, laïques, gratuites et non sélectives
    - Des diplômes cadrés nationalement de qualité reconnus par les conventions collectives 
    - Un véritable système d'aides sociales étudiant sur critères sociaux (sachant qu'un étudiant sur deux est contraint de se salarier pour pouvoir étudier) 
    - Une titularisation de tous les personnels précaires parmi les BIATOSS, CROUS, enseignants … 
    - Le recrutement massif et pluriannuel de personnels (enseignants, chercheurs, personnels administratifs) 
    - Un financement 100% public et à hauteur des besoins 
    - La suppression des accords passés avec le Vatican reconnaissant la validité de leurs diplômes 
    - Une carte d'étudiant = une carte de séjour valable un an après la fin des études
    - La régularisation de tous les sans-papiers

    La mission essentielle de l'Université est de tout faire pour la diffusion des savoirs et l'émancipation intellectuelle de tous.
    Nous rappelons par ailleurs que la voix du mouvement étudiant s'exprime par le biais de la Coordination Nationale Étudiante ; les directions syndicales ne sont donc pas légitimes si elles prétendent négocier en notre nom, et ne sauraient s'y substituer. Pour cela nous appelons tous les étudiants réunis en assemblées générales légitimes à s'approprier ce moyen d'action majeur qu'est la CNE.

    Le manque de personnel ne touche pas seulement l'enseignement supérieur, mais tout le système éducatif, de la maternelle à l'université (80 000 postes supprimés d'ici 2012 dans le primaire et le secondaire, 1 090 postes pour l'université en 2009) de même que les organismes de recherche comme le CNRS, et l'ensemble des services publics subissant ces réformes. 
    Nous construisons la lutte avec les lycéens, lésés et insatisfaits par le simple report de la réforme Darcos et tout autant concernés par les réformes de l'enseignement supérieur.

    Malgré les manoeuvres du gouvernement pour désamorcer la mobilisation, la grève se poursuit. Nous condamnons les fermetures administratives abusives, la répression policière et la présence des forces de l'ordre sur les campus, ainsi que le recours à des sociétés privées de sécurité. Ces dérives autoritaires qui visent à museler le mouvement au nom de prétextes sécuritaires fallacieux n'entameront pas notre détermination. 
    Nous appelons toutes les composantes de l'enseignement supérieur à l'arrêt total d'activité pour descendre dans la rue. Les mouvements interprofessionnels et les grèves générales menés par les populations d'Outre-Mer ne sont que les prémices de l'insurrection qui vient. 
    Nous appelons d'ores et déjà l'ensemble des étudiants mobilisés à participer aux manifestations interprofessionnelles du 1er mai et à l'issue de celles-ci, à mettre en place partout en France des Assemblées Générales de ville. Ces assemblées générales seront à même de construire une grande coordination nationale inter-luttes pour organiser la grève générale. 
    Jour après jour nous faisons face à une répression de plus en plus féroce. Cette répression n'a qu'un but, détruire notre mouvement. 
    Face au ridicule de la proposition du gouvernement qui veut interdire le droit des manifestants à se protéger à la fois des fichages et des gaz lacrymogènes en se couvrant la tête, nous appelons à un acte simple de désobéissance civile, notamment à l'occasion de la manifestation du 7 mai : se couvrir le visage par tous les moyens possibles. Pour cela laissez libre cours à votre imagination. 
    Nous appelons plus que jamais à construire un mouvement européen qui passera naturellement par la participation massive des étudiants au contre-sommet organisé à Louvain en opposition à la réunion des ministres chargés de l'enseignement supérieur qui se tiendra les 28 et 29 avril.

    Nous appelons toujours au BLOCAGE TOTAL ET ILLIMITÉ de l'ensemble de l'enseignement supérieur et de la recherche. En particulier, nous appelons au blocage national de toutes les instances administratives et à l'occupation des présidences, suivant l'exemple des ouvriers occupant leurs usines et séquestrant leurs patrons, dans une logique de radicalisation du mouvement.

    Notre mobilisation légitime ne s'essouffle pas. L'intérêt soudain de Pécresse pour notre réussite aux examens ne constitue qu'une instrumentalisation méprisable visant à nous faire céder et ne doit pas entraver notre lutte.

    Tous dans la rue, participons à toutes les actions et à toutes les manifestations aussi bien locales que nationales. Nous ne négocierons pas, nous ne capitulerons pas.

    La prochaine CNE se tiendra les 2 et 3 mai à Dijon. »


  • Complément à l’appel au contre-sommet de Louvain et Louvain-la-neuve.

    Réunis à Paris à l’appel de la Vague Européenne le 27 mars 2009, nous réaffirmons l’appel pour un contre-sommet européen à Louvain contre le Processus de Bologne, qui aura lieu du samedi 25 au mercredi 29 avril.

    Les chefs d’état se sont rencontrés lors du Conseil Européen de printemps du 18 au 20 mars. Pour résoudre la crise, ils appellent à accélérer les « réformes » et à poursuivre la stratégie de Lisbonne. Ils réaffirment par là leur volonté de finir leur offensive de privatisation de l’éducation à l’échelle européenne.

    Depuis notre précédent appel, les luttes de la jeunesse européenne pour son éducation et donc son avenir se sont encore élargies : Les mois de février et mars ont vu de nombreuses manifestations se dérouler en Espagne, France, Italie, Finlande, Danemark…

    Il est l’heure de faire converger toutes ces luttes, de rassembler tout nos mouvement nationaux dans un mouvement unitaire européen. Le Contre Sommet de Louvain et les mobilisations qui l’entourent sont un pas décisif pour construire cette convergence.

    D’autre part du 20 au 29 avril aura lieu la Global Week of Action dans laquelle s’inscrit le Contre-Sommet. La GWA vise à rendre visible toutes les luttes et réflexions locales dans une perspective internationale.

    Nous appelons donc les assemblées générales, les mouvements, les facultés occupées, les collectifs, les organisations syndicales et politiques et toutes personnes au CONTRE-SOMMET EUROPÉEN de Leuven et Louvain-la-neuve.

    Nous appelons à créer des collectifs locaux d’organisation technique pour leur venue : les informations, relatives au transport organisé par les collectifs et organisations, seront centralisées par la Vague Européenne et mises à disposition sur le site (contact : transportlouvain@gmail.com) . De la même manière, les informations logistiques concernant le logement (camping, gymnase) seront mises progressivement à disposition.

    Nous invitons également les participants à travailler à leur contributions aux différents ateliers auxquels ils souhaitent participer, et à réfléchir à d’autres propositions (cf. programme, contact : atelierslouvain@gmail.com).

    Par ailleurs, nous invitons les participants à rédiger dès à présent des textes (quatre pages maximum) faisant part des réformes liées au processus de Bologne mises oeuvres dans nos pays : quelles modalités d’application, quelles résistances ?

    Nous invitons toute organisation et personne à signer notre appel sur www.louvain2009.com.

    Partageons nos expériences et stratégies, établissons un réseau, donnons à nos révoltes partout en Europe un souffle plus puissant encore.

    Programme en pdf ici  


  • Depuis dix semaines, nous, enseignants-chercheurs et chercheurs de l’Université de Provence, aux côtés des personnels administratifs et techniques, des étudiants, des doctorants et des précaires de l’enseignement supérieur et de la recherche, sommesen grève, et plus précisément en lutte pour défendre l’Université des attaques qu’elle subit à travers de prétendues réformes qui touchent aux fondements de la formation des générations futures et de la recherche publique.

    Notre mobilisation, qui s’inscrit dans un mouvement d’ampleur nationale, la plus importante, la plus unanime et la plus longue de ces quarante dernières années, continue d’être ignorée par le gouvernement et demeure encore mal connue de l’opinion publique.

    Les mensonges répétés du gouvernement et la grave désinformation qu’il tente d’imposer témoignent du mépris dont est victime ce mouvement. Malgré les affirmations péremptoires de Valérie Pécresse et Xavier Darcos, tout le monde doit savoir qu’à ce jour aucun dossier n’est réglé, malgré quelques concessions à la marge :


    -la logique du décret réécrit sur le statut des enseignants-chercheurs reste celle du texte initial (ce qui a été admis par Claude Guéant lui-même)

    -M. Darcos essaye d’échanger un moratoire sur le contenu des concours contre une application immédiate de la réforme de la formation des enseignants

    -aucune avancée n’a été obtenue dans le dossier dudémantèlement des organismes publics de recherche, ni dans les autres dossiers portés par notre mouvement (contrat doctoral unique, individualisation des carrières des personnels administratifs et techniques, externalisation des tâches…)

    -les gels de suppressions de postes dans les universités pour 2010 et 2011 ne sont que des promesses qui n’impliquent ni moratoire sur les suppressions de postes de chercheurs prévues pour les quatre prochaines années, ni retour sur les suppressions de 2009, ni réponse à notre demande d’un plan de création d’emplois statutaires scientifiques.

    En refusant de reconnaître l’ampleur de la mobilisation et d’écouter les fortes contestations émanant de tous les acteurs de la communauté universitaire, le gouvernement fait preuve d’uneobstination irresponsable et tente de nous enfermer dans un dilemme que nous refusons : choisir entre notre responsabilité à l’égard de l’éducation que recevront les enfants et étudiants de demain et notre responsabilité à l’égard des étudiants que nous encadrons aujourd’hui à l’université.

    Responsables, nous le sommes en refusant d’accepter une série de mesures qui visent à détruire le service public gratuit d’éducation et de recherche, ainsi que les fonctions sociales et de proximité que remplit notre université.

    Responsables, nous le sommes en ne sacrifiant pas l’esprit humaniste de l’Université sur l’autel de l’« Economie de la connaissance », et en refusant que la recherche soit placée sous les seules lois de la rentabilité, du marché et de l’industrie.

    Responsables, nous le sommes depuis le début de ce mouvement, en suivant au plus près nos étudiants, que ce soit par des contacts directs à l’université (veilles pédagogiques, réunions, AG, permanences, rassemblements), à travers de nombreuses sessions de transmission du savoir alternatives dans et hors les murs, par courriels, en encadrant du mieux possible leurs recherches et productions personnelles, en leur fournissant du travail (bibliographies, lectures, exposés, dossiers…) et des supports de cours sur Internet.

    Les ministres Valérie Pécresse et Xavier Darcos jouent avec le feu et font inutilement perdre aux étudiants et aux enseignants un temps précieux qu’ils devraient pouvoir consacrer à la formation et à la recherche.

    Avec tous ceux qui nous soutiennent depuis des mois dans notre combat, avec les parents d’élèves, les élèves et les étudiants, avec toute la communauté d’enseignement et de recherche, de la maternelle à l’Université, qui s’est mobilisée massivement lors des manifestations de mars et d’avril, nous demandons aux médias d’entendre l’ampleur et la légitimité de la contestation, notre détermination mais aussi notre responsabilité, face au mépris et au déni de démocratie qui nous est proposé de la part du gouvernement.

    Nous appelons solennellement notre représentation nationale et tous nos élus à relayer, dans toutes les instances et assemblées, notre double demande d’un retrait sans délai de toutes les réformes contestées et de l’ouverture du grand débat nationalque le monde de l’Enseignement et de la Recherche est en droit d’attendre.

    Nous attirons l’attention sur le fait que cette lutte nationale s’inscrit dans un mouvement de contestation à l’échelle européenne, puisque la crise touche nombre de pays de l’Union Européenne dont les universités dénoncent à l’heure actuelle les conséquences du processus de Bologne et de la stratégie de Lisbonne en matière d’« Economie de la connaissance ».

    Nous nous adressons à tous les partis politiques et à tous les candidats aux élections européennes pour qu’ils se saisissent des questions de l’enseignement et de la recherche et prennent clairement position sur les réformes en cours, sur la loi LRU et le Pacte pour la recherche et leurs conséquences nocives, et contre l’entreprise de destruction massive du service public d’enseignement supérieur et de recherche engagée par le gouvernement français.

    Les universitaires en lutte d’Aix Marseille I





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