• Police partout, profs nulle part - Rue89

    Par Bernard Girard

    Dans sa proposition de loi sur « la lutte contre les violences de groupes et la protection des personnes chargées d'une mission de service public », loi dont la discussion publique est prévue pour les jours qui viennent, Estrosi s'auto-congratule :

    « A l'exception de certains syndicats de magistrats et certains avocats (…) l'ensemble des personnes entendues par votre rapporteur se sont félicitées du dépôt de la présente proposition de loi. »

     

    C'est un gros mensonge par omission : pour être honnête, Estrosi aurait dû préciser que, sur les quarante personnes auditionnées par ses soins, dix-sept représentent les syndicats de police, trois la préfecture de police, quatre le ministère de l'Intérieur, un le ministère de la Défense, cinq sont magistrats, deux avocats, sans oublierl'inénarrable Alain Bauer, président de l'Observatoire national de la délinquance.

    Un loi sur l'école élaborée sans les représentants du monde éducatif

    Quoiqu'une large partie du texte touche aux établissements scolaires et aux enseignants, on relève l'absence totale des enseignants et des représentants du monde éducatif : pour légiférer sur l'école, Estrosi n'a pas jugé nécessaire de prendre l'opinion des premiers concernés, sans doute jugés peu crédibles sur le sujet.

    Dans le cours de la discussion, Sandrine Mazetier, députée PS, a justement fait observer à ce sujet :

    « Si l'on entend véritablement “sanctuariser” les établissements scolaires, le mieux est d'associer la communauté éducative à l'élaboration des mesures tendant à prévenir les violences. »

     

    L'Education nationale avait néanmoins délégué devant la commission deux fidèles serviteurs, en la personne du recteur de l'académie de Créteil, très en cour auprès de son ministre de tutelle, mais aussi de la proviseure du lycée de Gagny.

    Le fait que son établissement ait été victime il y quelques semaines d'un très médiatique incident est sans doute un gage de compétence pour Estrosi. Une de ses seules interventions a consisté à souligner « l'importance des équipements anti-intrusions dont doivent pouvoir se doter les établissements », omettant quand même au passage de signaler que le lycée qu'elle dirige était déjà sous vidéo-surveillance lorsqu'une agression s'y est produite.

    La suite ici: http://www.rue89.com/2009/06/22/police-partout-profs-nulle-part 


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