• Les syndicats d'enseignants de la Seine-Saint-Denis et les parents d'élèves de la FCPE protestent depuis octobre 2009 contre les problèmes de remplacements dans les écoles de leur département. Samedi 23, ils se réuniront pour décider de leurs prochaines journées d'action. 

     
    Mercredi, ils étaient déjà une centaine de personnes à battre le pavé rue de Solférino aux abords du ministère de l'éducation. Ces enseignants et parents d'élèves du département de la Seine-Saint-Denis se sont réunis à l'appel de quatre organisations syndicales (Sud éducation 93, SNUipp-FSU 93, Snudi-FO 93 et CGT Educ'action 93) et de la FCPE. Le député et président du conseil général de Seine-Saint-Denis, Claude Bartolone (PS), a apporté son soutien à cette mobilisation. «Faute de dotations suffisantes, les inspections académiques sont confrontées à une véritable pénurie d'enseignants remplaçants», a-t-il dénoncé dans un communiqué. Il a «alerté» le ministre «sur les insuffisances de la politique éducative menée en cas d'absence des enseignants titulaires dans les écoles publiques élémentaires».


     
    Cette question semble plus épineuse qu'avant du fait de la réforme de formation des maîtres.



  • En formation à l'éducation spécialisée dans un IUFM en 2006, une enseignante de philosophie, Angélique del Rey, qui n'en est pas à son premier livre, se voit demander par son formateur ce que le débat sur la religion qu'elle vient de mener avec ses élèves leur a apporté. Il lui suggère qu'elle aurait pu utiliser cette séquence pour leur faire acquérir des compétences comme «prendre la parole en public» ou «maîtriser ses émotions». C'est en partant de ce «choc» initial qu'Angélique del Rey, qui enseigne dans un centre de postcure pour adolescents en banlieue parisienne, a écrit A l'école des compétences, de l'éducation à la fabrique de l'élève performant (éditions La Découverte, en librairie le 21 janvier).


    L'approche par compétences n'est pourtant pas nouvelle en France, notamment dans l'enseignement professionnel. Auscultant, scannant les élèves à travers leurs savoir-faire, savoir-être, expériences professionnelles, choix d'orientation, engagements associatifs, les livrets de compétences se multiplient. Venue du monde du travail – la fameuse validation des acquis de l'expérience –, cette méthode a été relayée par l'Union européenne et de grandes organisations qui, comme l'OCDE, conçoient l'éducation principalement comme un investissement pour améliorer le capital humain d'un pays. Certaines pédagogies progressistes ont pu y voir une alternative heureuse au système de notes, permettant de valoriser des élèves en rupture scolaire à travers des compétences jusqu'ici non prises en compte par l'évaluation scolaire. Le gouvernement vient ainsi en janvier 2010 de lancer l'expérimentation, dans les collèges et lycées volontaires, d'un livret de compétences qui permet de «valoriser ses acquis, de mieux s'auto-évaluer, et de conduire une réflexion plus éclairée sur ses choix possibles d'orientation». Attention, danger, prévient Angélique del Rey, qui interroge l'utilitarisme de cette approche et son aspect très normatif, à partir du moment où on n'évalue plus des travaux scolaires mais des comportements et donc des êtres. Décryptage en 4 vidéos.



    La suite de l'article et des vidéos ici: http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/180110/des-eleves-transformes-en-portefeuilles-de-competences 



  • De Washington, où il est installé, Jamil Salmi suit pour la Banque mondiale les questions liées à l'enseignement supérieur.
    • Quel regard portez-vous sur les dernières réformes universitaires françaises et, notamment, sur la loi d'autonomie des universités votée en 2007 ?

     

    Depuis le début des années 2000, et plus spécifiquement depuis la publication du classement de Shanghaï, un vrai débat mondial s'est ouvert sur les universités. Puis on a assisté à une accélération des réformes universitaires. A ce titre, la France ne fait pas exception.
    Indépendamment de ce mouvement, la question de l'autonomie des universités est, à mon sens, fondamentale. Il me paraît en effet évident qu'un chef d'établissement puisse maîtriser le plus d'éléments possible de son établissement, que ce soit en matière de politique scientifique, de recrutement et de gestion des universitaires ou de recrutement des étudiants.
    De ce point de vue, les transferts de compétence de l'Etat aux universités sont positifs et permettent à chaque établissement de mener sa propre politique pour répondre à sa mission de formation des étudiants.
    Dans plusieurs pays, comme le Brésil ou le Kazakhstan, à contraintes et moyens égaux, on peut observer que les universités autonomes répondent de manière différente... Demander à toutes d'être gérées de manière identique n'a donc pas de sens. Dans une classe, un enseignant ne considère pas que tous les élèves ou étudiants sont égaux. Certains ont besoin de plus d'aide mais les notes seront distribuées en fonction du rendu des étudiants... Ne pas vouloir reconnaître cela est étonnant.

    • L'autonomie n'attise-t-elle pas une inutile concurrence entre les établissements ?
    Quand elle est fondée sur la qualité de la formation et de la recherche, la concurrence est souhaitable. Je reviens à mon exemple précédent. Les enseignants ne vont pas donner une même note à tous les élèves. Ce serait absurde, et cela ne ferait progresser personne...
    De même, en France, si l'on s'alarme d'inégalités entre les universités, pourquoi ne remet-on pas en question la concurrence existant entre grandes écoles et universités ? Où se trouvent les meilleurs étudiants ? Dans les grandes écoles ou les universités ? Ce sont aussi ces questions qu'il faut se poser.


    La suite ici: http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/12/jamil-salmi-il-existe-beaucoup-d-hypocrisie-en-france-concernant-la-selection_1290525_3224.html 



  • Voici les réactions des syndicats de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur au discours prononcé lundi par le président Nicolas Sarkozy à Gif-sur-Yvette (Essonne) sur l'enseignement et la recherche.

    Sgen-CFDT, 2e syndicat du secondaire - "pas de nouvelles perspectives, peu d'annonces, beaucoup d'autosatisfaction".

    "Le président de la République annonce la poursuite de la politique en cours dans toutes ses contradictions avec seulement quelques ajustements à la marge."

    "Rien sur les moyens humains nécessaires et donc implicitement: maintien des suppressions de postes, maintien de la réforme catastrophique du recrutement et de la formation des maîtres, annonce de simples ajustements sur la loi LRU et qui ne vont pas obligatoirement dans le bon sens".

    Snesup, syndicat national de l'enseignement supérieur - "Le président de la République, dans un discours auto-satisfait, a vanté les qualités prétendues de sa politique qui conduit, en réalité, à la destruction du service public, des solidarités, de la démocratie et de la collégialité.

    "Le Snesup dénonce l'entêtement du président de la République qui refuse d'entendre la communauté universitaire et ses revendications".

    "Le Snesup condamne une conception élitiste privilégiant les classes préparatoires et les grandes écoles comme le seul lieu à même de jouer un rôle d'ascenseur social. Se priver du large vivier créatif formé par les universités illustre la défiance du chef de l'Etat à l'encontre des capacités effectives de l'université".


    Source: http://www.vousnousils.fr/page.php?P=data/autour_de_nous/l_actualite_du_jour/depeches_de_l_educat/&key=20100111&key2=100111181546.r4r44pz5.xml 




  • D'emblée, Nicolas Sarkozy a fait une boulette dans les salutations de son discours tenu ce matin à Supélec, pour ses voeux à l'Education nationale et à la recherche. Un oubli qui soulève déjà des réactions.

     
    Il n'oublie pas les recteurs, ni les députés... il cite les enseignants, puis les enseignants-chercheurs (les universitaires) et, patatras, il oublie les chercheurs. Autrement dit, dans le langage convenu, connu par coeur de tout responsable politique s'occupant de la recherche - et on peut le parier de ceux qui ont écrit ce discours - ceux qui sont embauchés par le Cnrs, l'Inserm et autres organismes de recherche sur un contrat de chercheur à temps plein. Et si ces chercheurs participent très souvent à l'enseignement supérieur, donnant des cours à l'Université et en Grandes Ecoles, encadrant souvent des thèses, c'est en grande partie leur mode de recrutement - sur des concours à l'échelle nationale ouverts à tous les candidats de toutes nationalités - et à leur statut permettant de se consacrer à plein à la recherche scientifique qui a permis à la France de tenir son rang dans la compétition internationale. Un statut et un volume d'emplois de ce type que seule l'action vigoureuse du monde de la recherche a permis de sauvegarder.


    Il assez drôle, dans ces conditions, d'entendre Nicolas Sarkozy revenir en fin de discours sur le Cnrs, l'Inserm, le CEA, pour souligner à quel point ils ont permis à la France de jouer un rôle majeur en science et en recherche fondamentale. Enfin, drôle, certains riront jaune... D'ailleurs, il a lourdement insisté : «les organismes de recherche doivent faire évoluer leurs missions,» pour accompagner les universités dans leur action. Et participer au transfert de technologies pour l'économie.


    Nicolas Sarkozy voit d'ailleurs un seul «petit groupe de pays capables de rester en tête de cette compétition mondiale» à la puissance économique... un rêve dépassé, irrémédiablement. L'époque où le savoir de pointe, source de surpuissance technologique et industrielle, voire militaire et politique, pouvait être confisqué par un petit groupe de pays est révolu, définitivement. Il faut penser coopération et non une concurrence mortifère, où si certains gagnent d'autres perdent, en matière de savoirs et de technologies, en particulier pour faire face aux défis du climat, du développement sur une Terre aux ressources finies.



    La suite ici: http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2010/01/sarkozy-oublie-les-chercheurs-à-temps-plein.html 


    La vidéo du discours ici: http://www.education.gouv.fr/cid50207/voeux-de-nicolas-sarkozy-au-monde-de-l-education.html




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