• Grandes écoles, boursiers, concours, discrimination positive, nivellement par le bas: le point de vue de Richard Descoings
     
    Même si elles ont récemment fait quelques efforts d'ouverture? nos « Grandes écoles » viennent de soulever une pierre qui risque fort de leur retomber douloureusement sur les pieds. En protestant contre l'augmentation prévue du nombre de boursiers en leur sein, la Conférence des grandes écoles semble pratiquer une forme de masochisme qui ne peut que conforter leur mauvaise réputation. Car nos Grandes Ecoles ne sont considérées comme « grandes » uniquement dans le cadre hexagonal. En dehors, ils n'existent pour ainsi dire pas.
     
    A l'échelle du monde, nos Grandes écoles sont minuscules,  portant des noms bizarres et une célébrité paroissiale !
     
    Depuis qu'un professeur de l'université de Shanghai a mis sur pied un classement international des établissements supérieur, le roi est nu. Parmi les cent premiers en 2005, ne figuraient que quatre institutions françaises, la première,  Paris VI, étant qu'au 45° rang ! Comme le dit un homme de l'art Pierre Veltz, ancien directeur de l'Ecole des Ponts : « A l'échelle du monde, nos établissements - dix fois plus petits que n'importe quelle université comptant à l'international - sont des écoles minuscules portant des noms bizarres et une célébrité paroissiale ! Pour un universitaire chinois, l'Ecole des Ponts et Chaussées, c'est une «école des cantonniers ». Le nom de Polytechnique renvoie spontanément, dans le monde anglo-saxon, à l'équivalent d'un IUT ».


  • Les grandes écoles françaises sont contre les quotas de boursiers et même tout ce qui pourrait y ressembler. Officiellement, bien sûr, elle ne vont pas jusqu'à assumer un recrutement élitiste sur critères sociaux. La ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, a souhaité à plusieurs reprises qu'on arrive à 30% de boursiers à l'entrée de ces établissements réputés (sans pour autant exiger de quota), et fin décembre, les écoles se sont cabrées.

    Officiellement, c'est l'attachement au « mérite républicain » qui motive ces résistances. Or, lorsqu'on les interroge, certains chefs d'établissement en dévoilent davantage : selon eux, un effort en faveur des étudiants boursiers ferait « baisser le niveau ».

    La prédiction sonne comme une menace, alors que la France est déjà très mal lotie dans les classements d'excellence à l'échelle mondiale. Qu'importe si un tiers des élèves inscrits en classe prépa sont désormais boursiers, à la faveur d'une évolution récente : les 221 établissements rassemblés sous la bannière de la Conférence des grandes écoles (CGE) refusent en bloc tout ce qui relèverait d'une politique volontariste.

    Voici, pour mémoire, les ratios actuels de boursiers dans des écoles bien connues :

    Ecole centrale Paris : 13,67%
    HEC et ESSEC : 12%
    Polytechnique : 11,03%
    Mines Paris : 9,47%
    Agro Paris Tech : 12,22%
    A l'inverse, Sciences-Po Paris, qui ne fait pas partie de la CGE, avait fait preuve d'audace en 2001 en ouvrant un accès spécial pour les bacheliers issus des ZEP : l'école de la rue Saint-Guillaume s'est engagée à relever son ratio à hauteur de 30% à la rentrée 2012.



    La suite ici: http://www.rue89.com/2010/01/05/non-les-boursiers-ne-font-pas-baisser-le-niveau-apres-bac-132463 

  • Le projet de loi de finances 2010 prévoit une augmentation de 4,5 millions d'euros du budget dédié à l'enseignement supérieur privé. Un financement en contrepartie duquel la ministre souhaite les voir s'engager sur des objectifs.

    56 établissements privés se sont d'ores et déjà engagés à signer un contrat avec l'Etat, affirmait Valérie Pécresse lors des discussions du projet de loi de finances 2010. Dans le prolongement de l'accord conclu en avril 2002 par Jack Lang et jamais appliqué, la ministre de l'Enseignement supérieur souhaite en effet conditionner un financement plus conséquent de l'enseignement supérieur privé au respect de certains objectifs, tels le taux d'élèves boursier, a souligné mardi matin la Tribune.

    Au total, le budget 2010 prévoit l'octroi de 66,5 millions d'euros aux établissements privés de l'enseignement supérieur, contre 62 millions l'année dernière.


    La suite ici: http://www.lefigaro.fr/formation/2010/01/05/01015-20100105ARTFIG00448-l-enseignement-prive-davantage-finance-par-l-etat-.php 

  • Après le fort mouvement des universités l'année dernière, même les plus pessimistes pensaient que les journalistes du Monde, Philippe Jacqué et d'autres, finiraient par comprendre. Qu'ils rédigeraient eux-mêmes leurs articles sans reprendre béatement les slogans gouvernementaux… Au moins pouvait-on souhaiter qu'en cette période de trêve, la rhétorique méprisante et modernisatrice perdrait de sa verve, qu'à minuit un toast serait porté à la santé de la déontologie, bref que de bonnes résolutions seraient prises en cette Saint-Sylvestre 2009. Plus de papiers rédigés à la sauvette, depuis le surplomb confortable que constitue un journal du soir et de référence, mais des articles faisant l'effort d'expliquer, de rendre compte des faits, quitte à maintenir dans un éditorial des commentaires peu amènes sur "le degré de crispation des universités" au moment de "la crise universitaire du printemps 2009" (Le Monde, 5 janvier 2010). Rassurons les journalistes du Monde, à force d'être crispés, les universitaires ont appris à vivre avec les crampes que certaines lectures leur procurent…
    Remercions Maryline Baumard et Philippe Jacqué. Ils n'ont pas mis longtemps à nous détromper. Dès le 1er janvier (édition du 2 janvier), pas de temps à perdre, une nouvelle fois, ils célèbrent l'autonomie des universités, une véritable "révolution culturelle". Les plus anciens se souviendront que l'éloge avait déjà été fait l'année dernière, au moment des premiers passages aux responsabilités et compétences élargies. Les mauvaises langues supposent que la prochaine apologie pour janvier 2011 est peut-être déjà écrite… À moins que, pour plaire au président de la République, on ne décide de resservir le même article, afin de signifier à tous les esprits retors qui auraient le mauvais goût de moquer des discours identiques prononcés à un an d'écart, que si l'histoire ne repasse pas les plats, Le Monde n'hésite pas à servir la même soupe.

    Comme le notent Maryline Baumard et Philippe Jacqué, l'épidémie des responsabilités et compétences élargies (RCE) gagne peu à peu le paysage universitaire. Trente-trois nouvelles universités accèdent à ce statut en cette année 2010. À y bien réfléchir, mais sans doute est-ce par précaution déontologique, nos deux journalistes auraient dû ajouter, "seulement trente-trois". Comment comprendre en effet que trente-deux établissements, vraisemblablement crispés, attendent au lieu de choisir cette libération ? Le lecteur attentif sent poindre quelque explication dans le constat incidemment énoncé. "Très peu d'universités de sciences humaines sont pour l'instant passées aux RCE". Pour quelles raisons ces universités-là demeurent-elles en dehors de la "révolution culturelle" ? N'est-ce pas leur dernier soubresaut, leur baroud d'honneur avant une capitulation en rase campagne devant la modernité triomphante de l'autonomie ? Mais sans doute s'agit-il simplement de souligner que certaines universités, toujours les mêmes, sont à la remorque des autres, toujours les mêmes, par pusillanimité ou par impréparation ("soit parce qu'elles ne l'ont pas encore demandé, soit parce qu'elles ne l'ont pas obtenue").


    La suite ici: http://www.mediapart.fr/club/blog/christophe-pebarthe/040110/quand-les-journalistes-du-monde-comprendront-la-reforme-de-luni 

  • La ministre de l'Enseignement supérieur essaie de tempérer le débat sur le pourcentage d'élèves boursiers dans les grandes écoles, alors que depuis lundi, la question suscite de nombreuses réactions.

    «Rassurez-vous, on ne mettra pas de quotas». Ce mardi matin sur Europe 1, la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, essaie de calmer le jeu. Car depuis lundi, la Conférence des grandes écoles (CGE) et le gouvernement s’affrontent sur la question des quotas d’élèves boursiers dans les grandes écoles, lancée en novembre dernier par la ministre de l’Enseignement Supérieur. «On n’a pas parlé de quotas, mais d’objectifs», tempère la ministre.

    La crainte de la CGE qui s’exprimait lundi dans Le Monde est que si l’on impose 30% de boursiers dans chacune des grandes écoles, le niveau de celles-ci baisse.

    «Antisociale», c’est ainsi que le directeur de Sciences Po Paris, Richard Descoings, jugeait la réaction du «lobby des grandes écoles». Le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, s'est quant à lui dit «profondément choqué» par la position de la Conférence des grandes écoles ce mardi.

    Même indignation du côté du commissaire à la Diversité et à l’Egalité des chances, Yazid Sabeg: «Dire que parce qu’il y a plus de personnes défavorisées qui ont accès à nos grandes écoles, [il y a] affaiblissement du niveau et de la qualité d’enseignement reçus et du niveau général, c’est une adultération et un propos absolument scandaleux».



    La suite ici: http://www.liberation.fr/societe/0101612054-grandes-ecoles-la-polemique-monte-pas-le-nombre-de-boursiers 




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