• Remaniement : la souris accouche d'une montagne ! - Marianne2

    On croyait à un léger remaniement. Mais pour des raisons qui restent à décrypter, le « remaniement mécanique » s'est transformé en tremblement de terre ministériel.
    Ce que les gazettes annonçaient comme un « léger remaniement » s'avère finalement un véritable tremblement ministériel : du gouvernement Fillon 3 il ne reste finalement que 11 ministres (sur 19) non remaniés : Patrick Devedjian, Laurent Wauquiez, Roselyne Bachelot, Valérie Pécresse, Bernard Kouchner, Christine Lagarde, Jean-Louis Borloo, Hervé Morin, Eric Besson, Dominique Bussereau, Eric Woerth. On est assez loin du « remaniement mécanique » évoqué ces dernières semaines.
    Nous avons donc un gouvernement presque entièrement renouvelé. Mais quel est le sens de ce vaste remaniement ?
    L'ouverture ? La pêche cette fois-ci s'avère fort modeste. L'appel à Frédéric Mitterrand à la culture est une vraie surprise, et sans doute ce que le Château appelle une bonne prise, à cause du « signifiant Mitterrand ». Mais le rappel de son parcours montre qu'il ne s'agit pas vraiment d'une « prise de guerre » : l'homme appartenait aux Radicaux de gauche au début des années 1990, et il a appelé à voter Chirac en 1995.  Mais c'est vrai, l'effet de surprise est accentué par le fait que son nom  n'avait pas « fuité » dans la presse. Entre parenthèse, on devra s'en souvenir : les fuites d'ouverture (Rappelons-nous la dernière semaine précédant les élections, les noms de Marielle de Sarnez, de Benhamias, de Christophe Girard jetés en pâture aux journalistes) n'engagent que ceux qui les publient. Elles ont pour principal objet de destabiliser l'adversaire, qu'il s'agisse du Modem ou de la gauche. Enfin, pour en finir avec l'ouverture, l'arrivée de Michel Mercier du Modem à l'espace rurale et l'aménagement du territoire n'est pas vraiment une surprise.

    Le resserrement du pack sarkozyste ? 
    Cela y ressemble pour une part avec l'installation (on devrait dire le retour puisque l'homme y officiait comme conseiller entre 2002 et 2007) de Brice Hortefeux au Ministère de l'Intérieur, poste « stratégique » s'il en est dans Sarkoland. Son remplacement par Darcos au travail va dans le même sens d'une sédimentation d'une équipe de « poids lourds » sarkozystes. Le maintien de Christine Lagarde et de Valérie Pécresse, une rescapée du mouvement des universitaires et des chercheurs, concourt à donner la même impression.
    Enfin, le remaniement visait peut-être aussi à créer les conditions d'une bonne campagne électorale de l'UMP pour les élections régionales de 2010. A ce titre, on notera que, dans le respect des traditions les plus établies, le gouvernement Fillon IV quadrille admirablement le territoire national, Dom-Tom compris, à l'exception, peut-être de l'Est de la France, représenté par l'estimable Jean-Marie Bockel, ce qui est un peu court une une région historique de la droite.

    LE GOUVERNEMENT FILLON IV
    François Fillon, Premier ministre. 
    Jean-Louis Borloo, Ministre d'Etat, Ministre de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de l'Aménagement durable. 
    Michèle Alliot-Marie, Ministre d'Etat, Garde des Sceaux, ministre de la Justice   
    Bernard Kouchner, Ministre des Affaires étrangères 
    Christine Lagarde, Ministre de l'Economie et des finances  
    Luc Chatel, Ministre de l'Education nationale 
    Bruno Le Maire, Ministre de l'Agriculture  
    Patrick Devedjian, Ministre, auprès du Premier ministre, chargé de la Mise en oeuvre du plan de relance 
    Xavier Darcos, Ministre des Relations Sociales 
    Valérie Pécresse, Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche 

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