• Universités: Peut-être des cours en été... - JDD

    Alors que le conflit entrera lundi dans sa quinzième semaine, à chaque jour son renversement de situation, son blocage ou son déblocage. Réunis en AG lundi, les étudiants de Montpellier-III ont voté le déblocage. A l'inverse, mardi, ceux de la filière droit et lettres de l'université de Bourgogne (Dijon) ont décidé de prolonger le blocage. Le même jour, ceux de Paris-I, de Paris-IV, de Toulouse-II ont eux aussi décidé de poursuivre la grève. Grenoble-III est rebloquée depuis mercredi mais hier matin, la police a fait évacuer l'université de Caen et procédé à 21 interpellations. 

    Combien d'universités sont encore bloquées? Combien sont seulement "perturbées"? Combien d'étudiants risquent de ne pas avoir de diplômes cette année? Impossible de répondre avec cette précision à ces questions. Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche cite une vingtaine d'établissements "perturbés", la coordination nationale des universités 73 (sur 83), le Snesup (syndicat majoritaire dans le supérieur) de "presque toutes les universités"... Et encore: dans une même université, des cours se déroulent tandis que d'autres sont suspendus. Seules certitudes: Aix-Marseille-I, Bordeaux-III, Paris-IV et Toulouse-II (82 000 étudiants à elles quatre) sont soit totalement bloquées, soit en grève quasi totale.

    Dans ces établissements ainsi que dans cinq ou six autres autres (Lille-III, Orléans, Paris-III, VIII et XI...), la tenue des examens est incertaine voire menacée. Ce qui porte à plus de 200 000 (sur 1,3 million) le nombre d'étudiants qui ne savent pas quand se dérouleront leurs examens, s'ils se tiennent... Quant aux sessions de rattrapage de juin, elles se dérouleront en septembre dans au moins neuf universités (Amiens, Besançon, Bordeaux-III, Lorient, Montpellier-III, Toulon, Paris-III, Paris-V et Poitiers).

    Examens annulés? Cours en juillet?

    Le ministère de l'Education nationale se veut rassurant: "Tous les examens se tiendront." Même optimisme de la part du patron de Lyon-II, Olivier Christin. Victime d'une intrusion dans l'intranet de la fac, de vandalisme, de menaces de mort, il entrevoit désormais un affaiblissement du conflit. "Tout est désormais prêt chez nous pour les examens, sauf nouveaux incidents." Des cours de rattrapage ont démarré dans 31 établissements parfois jusqu'à 22 heures, d'autres fois le samedi. Mais d'autres présidents ne cachent pas leur inquiétude. Gilles Fourtanier (Toulouse-III, 27 000 étudiants): "Si la reprise des cours se maintient, nous finirons l'année le 4 juillet. Mais les personnels exigent maintenant la tenue d'un référendum sur la question de la rétention des notes..."

    Gérald Guillaumet (Orléans, 15 000 étudiants): "En sciences humaines et en lettres, il n'y a plus de cours depuis le 2 février! Une AG est prévue lundi matin. Elle sera capitale. Si les cours reprennent tout de suite, je peux organiser la première session d'examen la dernière semaine de juin et les rattrapages en septembre. Mais si le vote est négatif, ce sera une catastrophe." Faudra-t-il faire cours en juillet? "C'est une éventualité que nous envisageons un peu plus chaque jour." A Bordeaux-III, le président Patrice Brun envisage une fermeture administrative anticipée: "Cette hypothèse se rapproche de plus en plus." Ce qui reviendra à ne délivrer aucun diplôme. "Oui, pour les étudiants, ce sera une année de perdue." A la tête de la conférence des présidents d'université, Lionel Collet (Lyon-I) confirme: "Là où les enseignements n'auront pas eu lieu, il n'y aura pas d'examen et donc pas de diplômes."

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