• Valérie Pécresse : « Le lycée comme ascenseur social ne fonctionne plus » sur BFM radio

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    BFM : Autonomie des universités et élections régionales : Valérie Pecresse

    Fabrice Lundy : Vous êtes la chef de file de l'UMP pour les régionales en Ile-de-France au printemps prochain, en mars prochain. L'actualité, c'est Nicolas Sarkozy qui annonçait tout à l'heure les grandes lignes de la réforme des lycées. Je ne vais pas toutes les donner mais quelques-unes, amélioration du système d'orientation, revalorisation du bac littéraire, du bac général, revalorisation de la série industrielle, accompagnement spécialisé deux heures par semaine, plan d'urgence pour les langues étrangères. Est-ce que tout ça va nous donner des bons prix Nobel français ? Parce qu'on en manque un petit peu...
    Valérie Pécresse : Je crois que l'objectif ce n'est pas d'améliorer le fonctionnement du lycée pour les élites, je crois qu'aujourd'hui le lycée fonctionne bien, notamment dans les filières scientifiques, les filières les plus difficiles. Ce qui ne fonctionne pas aujourd'hui c'est le lycée comme ascenseur social, le lycée pour les élèves les plus fragiles. 
    Là où le lycée ne fonctionne pas non plus, c'est pour les élèves qui ne sont pas bons en maths, ceux qui sont en permanence exclus du système, parce que notre sélection est uniquement sur les mathématiques. Ce que nous voulons donc, ce que veut le président de la République, ce que veut Luc Châtel, c'est un lycée pour tous, où chacun trouve sa voie de réussite, et où il y a des passerelles en permanence. 
    C'est-à-dire que si vous commencez dans une filière, il faut que vous puissiez avoir un sas pour revenir dans une autre à un autre moment de la vie, parce qu'on ne peut pas se prédéterminer à 14, 15 ou 16 ans. Je crois déjà que des jeunes mieux formés, mieux orientés, des passerelles, ça prépare bien l'entrée dans l'enseignement supérieur, et l'entrée dans l'enseignement supérieur pour tout le monde. Ça c'est important.

    La filière S, choisie actuellement par plus de la moitié des élèves, qui n'est plus encensée, c'est la fin d'un dogme, la fin d'une période dépassée? On s'est rendu compte qu'il faut finalement tourner la page de la filière S?
    Ce ne sera pas aussi brutal que ça, mais c'est évident qu'il faut revaloriser les filières littéraires. Aujourd'hui, nous sommes un des seuls pays du monde, et je le déplore, où les filières L ne sont pas toujours synonymes d'excellence et n'ouvrent pas à tous les métiers. Je vous donnerai un seul exemple, qui pour moi est tout à fait emblématique: aujourd'hui un littéraire ne peut pas devenir médecin en France, et on est un des seuls pays du monde où la sélection pour devenir médecin est pratiquement uniquement sur les sciences. 
    Or, la médecine, pour moi, c'est la moitié évidemment de sciences, mais c'est la moitié d'humain. Donc pourquoi est-ce qu'un grand, un très bon, très talentueux littéraire, ne pourrait pas devenir médecin? C'est encore pire si on imagine la psychiatrie, ou des domaines où vraiment l'écoute est essentielle.

    Mais il va falloir tout changer, parce qu'à présent pour les médecins, il y a un super concours très dur...
    On y travaille. Déjà, j'ai organisé une passerelle pour entrée en deuxième année de médecine quand on a un master, mais vous voyez bien que la route est très longue.

    Source: http://www.radiobfm.com/outils/Emission?id=4 

     


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