L’inquiétude suscitée chez les universitaires par la mastérisation de la préparation des concours de recrutement du primaire et du secondaire n’a pas été dissipée cet été. QSF déplore que n’ait pas été mis en place le cadre propice à une réflexion qui ferait aux enseignants-chercheurs leur place légitime dans la définition de ces masters. Au contraire, la publication des dispositifs transitoires et la diffusion des rapports de la commission Marois-Filâtre, partiels puisque les consultations avaient été interrompues en juin, accentuent les craintes d’une grande partie de la communauté scientifique.
Les universités doivent demeurer le premier acteur de la formation des maîtres du primaire et du secondaire : elles renouvellent les savoirs fondamentaux qui, dans toutes les disciplines, forment les enseignants actuels. Sans ces savoirs fondamentaux, l’enseignement est impossible. QSF rappelle donc cette évidence. La formation professionnalisante, acquise dans des stages en licence ou en master, est logiquement seconde. Un concours de recrutement, national et démocratique, garantissant l’entrée dans la fonction publique, doit venir non pas valider, mais mesurer la maîtrise de ces savoirs fondamentaux dans des épreuves dont la définition mériterait, à elle seule, une véritable concertation multilatérale. QSF juge, en raison de l’absence de concertation, que l’année de stage postérieure au concours demeure la réponse la mieux adaptée à la situation.
Le refus du dialogue a interdit jusqu’à présent toute proposition constructive et contraint les universitaires à se cantonner dans des positions conservatrices. Notre association répète qu’elle n’est pas opposée à certains aspects de la réforme : l’exigence d’un niveau master dans les disciplines qui seront enseignées ; l’intégration des préparations aux concours dans des maquettes de master. Elle réitère trois souhaits : qu’un équilibre soit trouvé entre la formation à l’enseignement et la formation à la recherche ; que des moyens budgétaires suffisants soient attribués à chacune de ces formations ; que la distinction soit clairement établie entre ces deux formations et que la formation à la recherche et la recherche ne soient pas sinon sacrifiées, du moins lourdement sanctionnées par la réforme. Les dispositifs transitoires mis en place dans les universités, dans le respect du cadre posé par l’autorité de tutelle, ont pour conséquence, dans les cursus qui préparent au professorat des écoles ou au CAPES, de précariser le mémoire de master 1 : ainsi se vérifient deux menaces, l’une dirigée contre la recherche, l’autre dirigée contre des étudiants auxquels la réforme impose l’impossible conciliation de la préparation à un concours d’enseignement et de l’initiation à une première recherche. QSF, dans son communiqué de juin 2009, a fait des propositions susceptibles de répondre à ces contradictions.
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