Grandes écoles, boursiers, concours, discrimination positive, nivellement par le bas: le point de vue de Richard Descoings
Même si elles ont récemment fait quelques efforts d'ouverture? nos « Grandes écoles » viennent de soulever une pierre qui risque fort de leur retomber douloureusement sur les pieds. En protestant contre l'augmentation prévue du nombre de boursiers en leur sein, la Conférence des grandes écoles semble pratiquer une forme de masochisme qui ne peut que conforter leur mauvaise réputation. Car nos Grandes Ecoles ne sont considérées comme « grandes » uniquement dans le cadre hexagonal. En dehors, ils n'existent pour ainsi dire pas.
A l'échelle du monde, nos Grandes écoles sont minuscules, portant des noms bizarres et une célébrité paroissiale !
Depuis qu'un professeur de l'université de Shanghai a mis sur pied un classement international des établissements supérieur, le roi est nu. Parmi les cent premiers en 2005, ne figuraient que quatre institutions françaises, la première, Paris VI, étant qu'au 45° rang ! Comme le dit un homme de l'art Pierre Veltz, ancien directeur de l'Ecole des Ponts : « A l'échelle du monde, nos établissements - dix fois plus petits que n'importe quelle université comptant à l'international - sont des écoles minuscules portant des noms bizarres et une célébrité paroissiale ! Pour un universitaire chinois, l'Ecole des Ponts et Chaussées, c'est une «école des cantonniers ». Le nom de Polytechnique renvoie spontanément, dans le monde anglo-saxon, à l'équivalent d'un IUT ».