L'agenda de la grève à la Sorbonne : conférences, actions, évènements
Xavier Darcos et Valérie Pécresse auraient dû en bonne logique penser et agir la réforme ensemble. Or le moins que l'on puisse dire est que les deux équipes ministérielles n'ont traité le sujet ni en harmonie ni même en commun. Pendant toute la durée de la crise, les deux ministres n'ont cessé - en privé - de se renvoyer la responsabilité de l'impasse dans laquelle se trouvait le mouvement des universités.
A chaque fois qu'on évoque devant elle les difficultés de mise en oeuvre, mais aussi le mal-fondé de la réforme de la formation des maîtres, la ministre de l'enseignement supérieur répond par un "joker" ! Cette réponse en forme de pied de nez signifie que Mme Pécresse n'approuve ni ne défend vraiment une réforme qui n'est pas la sienne. De surcroît, Mme Pécresse n'a pas été dupe de l'empressement de M. Darcos à vouloir réaliser la mastérisation si promptement : elle lui permettra d'économiser à terme des milliers de postes.
Cette mastérisation - qui vise à traduire concrètement le fait que tous les enseignants seront recrutés à bac + 5 - n'est pas seulement une mesure d'économie. C'est une réforme qui permet à M. Darcos de satisfaire tous ceux qui veulent en finir avec les IUFM. Créés par Lionel Jospin, ils sont honnis d'une bonne partie du monde académique et universitaire. Mais bizarrement, la contestation de cette réforme n'est pas venue des IUFM, muets dans un premier temps devant le dépeçage de l'aspect "professionnel" de la formation enseignante. Leurs critiques ont cependant fini par émerger, les directeurs d'IUFM regrettant que les nouveaux futurs enseignants soient "lâchés" sans formation devant des classes.
Les présidents d'université n'étaient pas mécontents de récupérer dans leur giron une formation que certains d'entre eux jugent confisquée par les "pédagogues" et dont le rattachement à l'université paraît logique. Mais comment s'y prendre, dans l'université telle qu'elle est, pour assurer à la formation d'enseignant le caractère professionnalisant dont elle a besoin ? Les universitaires, non préparés puisque mis à l'écart des préliminaires de la réforme, en ont réalisé assez vite les effets collatéraux.
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