Il y a quelques jours, une vingtaine de personnels BIATOS de l'Université du Mirail ont appris, par un courrier lapidaire, le prélèvement d'une journée sur leur salaire mensuel pour "service non fait en totalité" le 7 juillet 2009 et pour avoir, en lieu et place d'une toute petite partie de ce service, manifesté pacifiquement, quoique bruyamment (avec corne de brume) leur opposition au non-renouvellement dans leurs fonctions de 13 contractuels. Sachant que la plupart des agents avaient compensé par la suite l'heure de service non-fait... Au passage, il faut noter que la désignation des destinataires dudit courrier se serait faite dans la plus complète opacité et le plus grand arbitraire, au "faciès" apparemment (les plus engagés ou les syndiqués ?) et à l'emporte-pièce. A tel point que même un agent en congés ce jour-là, venu s'associer par solidarité à la sauvegarde des emplois d'ANT, a reçu ledit courrier !
Il y a quelques jours, le Président de l'UTM, par communiqué public, a justifié sa décision de refus de signer le contrat de vacation d'un étudiant au motif que celui-ci était "l'objet d'une plainte au pénal déposée par l'université" même, paraît-il pour "vol de petits gâteaux" - et alcool probablement - dans le bureau de la Présidence, "vol de matériel électroménager" ou "dégradation de porte" durant la grève du printemps dernier. Notons l'importance des motifs qui seraient retenus (le conditionnel est important car le motif réel n'est pas énoncé dans le communiqué) contre une figure de la lutte étudiante au Mirail, connue non pour sa violence mais pour la pertinence et l'humour de ses interventions verbales. Pas encore jugé et déjà coupable ! Notons à nouveau que ce Président-ci communique beaucoup sur la "violence inouïe" des étudiants, mais beaucoup moins sur les orientations de l'UTM : le CA a voté la demande de passage aux Responsabilités et Compétences Elargies sans même que certains de ses membres en soient informés avant la séance, et évidemment sans que les personnels en soient informés. Vote courageux (par 21 voix contre 2) évidemment en juillet... vous savez ce fameux 7 juillet, où les personnels ont bruyamment manifesté sous les fenêtres du CA ! N'en déplaise à Mme Pécresse, la communauté universitaire du Mirail n'était pas spécialement volontaire.
Il y a quelques jours encore, la Présidence de l'UTM a invité pour le 25 septembre prochain tous les agents de l'université à une conviviale "fête des personnels" avec pique-nique... apprécions ici l'ironie de la situation et l'élégance d'un management expert ! Vendredi, s'en trouvera-t-il d'assez masochistes pour aller "trinquer" une seconde fois ?
Aujourd'hui, 22 septembre, un communiqué de la CGT publié sur le site de l'université décrit comme une "mascarade", les pratiques RH locales lors de la Commission Paritaire d'Etablissement du 15 septembre dernier, relative à la promotion des agents BIATOS, et dénonce un "président [qui] a laissé s’installer une totale dérégulation du système démocratique au sein de la CPE, déclassant certains agents et favorisant certains services" et "la collusion observée entre un syndicat et la direction (mêmes listes de promouvables présentées à plusieurs reprises) et ne semble pas se sentir responsable de ce qui se passe en CPE".
Et le communiqué de conclure en ces termes : "On le voit en d'autres lieux, le management par le stress et la négation de l'expression des personnels ne peut avoir que des effets négatifs sur la vie de l'établissement. Pour autant, la CGT, forte de sa première place donnée par les BIATOS (...), ne se résigne pas et reste déterminée à agir pour le service public".
Chiche, on attend de voir les propositions d'actions !
Peut-être, pour commencer, la démission des représentants syndicaux des instances où, de leur aveu même, ils ne sont pas en mesure d'équilibrer - encore moins de contrecarrer - une politique faite de répression, de précarisation et de mauvaises pratiques, appeler à des AG personnels-étudiants (à la répression pour tous, répondons par la "lutte commune")... et puis, autre idée, une collecte solidaire pour soutenir les personnels face à l'amputation de leur salaire. Ce qui n'empêche aucunement en parallèle de demander la levée de la sanction ni le recours judiciaire, ni d'autres "baroufs" devant le CA, ni de continuer à dénoncer les dysfonctionnements, ni...
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