L'evaluation est aujourd'hui au coeur des réformes en cours, notamment dans les hôpitaux, les universités et de nombreuses administrations (mais aussi d'évolutions dans les entreprises). On ne sait pas bien ce que recouvre le terme de "culture de résultat" qui sous-tend ces réformes, mais il semble légitimer des pratiques d'évaluation des individus sur la base d'un nombre le plus réduit possible d'indicateurs chiffrés, diffusés largement selon un principe de transparence et associées à des systèmes formels de sanction-récompense que l'on souhaite le plus objectif possible.
Le discours qui entourait la mise en place du tableau de bord des ministres il y a environ deux ans s'inscrivait tout à fait dans ce mouvement de diffusion d'un esprit - la "culture de résultat" - qui assoirait la "professionnalisation" des ministres. Il était précisé que l'évaluation devait servir à analyser les effets de leur action et à prendre des mesures pour améliorer la performance. C'est d'une certaine façon le discours standard et semble-t-il de bon sens qui justifie à la fois le principe de l'évaluation, mais aussi, et c'est cela qui pose problème, le mode spécifique de mise en oeuvre de l'évaluation décrit précédemment. Or force est de constater que l'expérience n'a pas été concluante.