Habitat. À quelques jours de la rentrée, l’offre de logements étudiants reste insuffisante. Une pénurie qui attire les investisseurs.
Plus de 2,2 millions d’étudiants pour un parc global - public et privé - de logements collectifs évalué à 300 000 lits. Cet écart entre l’offre et les besoins réels illustre les difficultés auxquelles sont confrontés les étudiants dans leur recherche de logement. La demande non satisfaite est ainsi estimée à environ 842 000 lits dans les quinze premières villes de France, soit près de 85 %. Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur, constatait la semaine dernière dans les colonnes du Figaro : « Nous partions de très loin. En 2004, le rapport Anciaux chiffrait la pénurie à 120 000 logements. » Et d’annoncer dans la foulée l’ouverture de 25 résidences universitaires et la création de 30 000 chambres pendant ces trois dernières années. À ces chiffres ministériels, le Centre national des oeuvres universitaires et sociales oppose ses propres données. Selon cet organisme, seulement 11 500 chambres auraient été mises à disposition. Même l’UNI, syndicat étudiant de droite, est forcé de constater que « les efforts n’ont pas permis d’améliorer sensiblement la situation ».
Faute d’une offre suffisante, les étudiants se tournent massivement vers le locatif privé. Une enquête de l’Observatoire national de la vie étudiante, datée de 2006, montre que leur revenu mensuel s’élevait péniblement à 582 euros à l’échelle nationale (et 671 euros à Paris). Ainsi, le logement constitue leur premier poste de dépense puisqu’ils y consacrent 40 % à 45 % de leurs revenus (aides et bourses comprises). Certains propriétaires profitant même des aides au logement perçues par les étudiants pour revoir les loyers à la hausse. De son côté, l’UNEF propose tout de même de revaloriser les aides de 10 % ou encore une exonération de la taxe d’habitation.
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