J'accumule post-doc sur post-doc afin de vivre", par N. P.
Doctorat scientifique en biologie moléculaire dans une université américaine de l'Ohio, je ne trouve strictement rien de durable et j'accumule post-doc sur post-doc afin de vivre. En ce moment à l'hôpital Pompidou pour trois mois, je ne vois pas la fin de ma pathétique précarité. Qui est responsable ? Mariée et mère de deux enfants, je ne peux partir à l'étranger pour améliorer ma carrière.
Que puis je faire ? Rien, si ce n'est attendre. Je persiste dans un domaine qui est des plus intéressants, à savoir la recherche sur le cancer. Heureusement l'amour pour mon métier me permet de m'acrocher jusqu'à de meilleurs jours. Salaire ? 2000 € brut quand la bonne étoile me sourit, sinon, c'est moins, nettement moins.
"Au mieux je suis payé tous les six mois, au pire je ne suis pas payé", par Olivier
Depuis 8 ans, on me fait confiance, on me confie désormais moins de TD (travaux dirigés), plus de cours magistraux, mais mon statut ultra précaire ne changera jamais. D'un semestre sur l'autre, on peut tout me retirer de manière totalement arbitraire mais légale.
Au mieux je suis payé tous les 6 mois, au pire je ne suis pas payé, mais on sait que j'ai une conscience professionnelle et que j'assumerai tous mes cours, que je corrigerai les copies d'examens terminaux alors qu'administrativement je n'y suis pas autorisé et que je surveillerai les épreuves et ferai passer les oraux, tout cela bénévolement.