L'agenda de la grève à la Sorbonne : conférences, actions, évènements
Des poids lourds du monde universitaire français tels qu'Edgar Morin, Etienne Balibar, Olivier Roy, Pascal Boniface, Esther Benbassa et d'autres qui signent en vingt-quatre heures une pétition de soutien d'un chercheur CNRS sous le coup d'une procédure disciplinaire : la rapidité de la mobilisation avait de quoi interpeller.
Esther Benbassa, universitaire et par ailleurs blogueuse occasionnelle sur Rue89 , a ainsi réuni pas moins d'une cinquantaine de noms pour prêter main forte à Vincent Geisser, spécialiste de l'islam et de la diversité depuis 1991. Même l'ancienne directrice des sciences humaines au CNRS (longtemps supérieur hiérarchique de Geisser) a signé la pétition qui continue de circuler.
Cet universitaire est en effet convoqué le 29 juin devant un conseil de discipline au CNRS. Il risque un blâme, mais les pétitionnaires en ont fait « une position de principe sur une mesure inadéquate », comme l'a expliqué à Rue89 Edgar Morin .
Ce que son comité de soutien craint, c'est en réalité une sanction qui ferait jurisprudence et qu'on oblige pour de bon les chercheurs au devoir de réserve.
A l'origine du problème, il y a un conflit entre deux personnes au sein du CNRS. L'un est chercheur, c'est Vincent Geisser. L'autre est ingénieur général de l'armement et « fonctionnaire sécurité défense » au CNRS depuis 2003, après un temps à la Défense et d'autres missions interministérielles.
Ce « fonctionnaire défense », dont plusieurs pétitionnaires ont appris l'existence à l'occasion de ce conflit, se nomme Jospeh Illand. C'est lui qui signe par exemple les ordres de mission à l'étranger des chercheurs du CNRS, lui aussi qui est chargé officiellement de la veille sécuritaire sur le patrimoine scientifique.
En clair : protéger les recherches hexagonales d'une double allégeance possible ou d'éventuelles vélléités d'espionnage. Il a ainsi récemment refusé l'accueil d'une douzaine de chercheurs étrangers.
Le bras de fer entre Vincent Geisser et Joseph Illand remonte à 2004. Geisser, 36 ans à l'époque, entreprend une enquête sur la place des chercheurs maghrébins dans les travaux français.
Statistiques et fichiers à composante ethnique obligent, le projet doit avoir l'aval de la Cnil et l'autorisation tarde. Joseph Illand demande à rencontrer Vincent Geisser, qui raconte à Rue89 avoir passé « deux heures à lui expliquer le principe d'une enquête » :
La suite ici: http://www.rue89.com/2009/06/08/un-chercheur-menace-de-sanctions-bronca-au-cnrs