Luc Chatel avait promis le dialogue et au début cela lui avait plutôt réussi. Mais aujourd'hui toute une partie du monde de l'Education ne le croit plus, dénonce des réformes imposées et un simulacre de consultations. Il affronte ainsi sa première grande mobilisation qui sonne comme un avertissement. Retour sur les principaux motifs de mécontentement.
- La réforme de la formation des enseignants, ou masterisation C'est l'un des grands sujets qui cimente les différentes organisations: toutes la jugent mauvaise. On ne compte plus les prises de position. Pour le supérieur, cela va de la Conférence des Présidents d'Université (CPU) au Snesup-FSU et à Autonome Sup (plutôt à droite) en passant par SLU (Sauvons l'Université), SLR (Sauvons la Recherche), les étudiants de l'Unef, etc. Pour l'enseignement scolaire, même si les critques sont parfois divergentes, il y a une quasi unanimité contre, des syndicats de la FSU comme le Snes (pour le secondaire) et le Sniupp (pour le primaire), de l'UNSA, du Sgen-CFDT, etc.
Le sujet est potentiellement plus explosif. Avec la réforme du statut des enseignants-chercheurs, il avait été au coeur de la contestation universitaire de l'an dernier. Devant la mobilisation, les deux ministres concernés - outre Luc Chatel, Valérie Pécresse à l'Enseignement supérieur et la Recherche - avaient dû reculer et accepter de la reporter. Cela avait d'ailleurs été l'un des succès la plus tangibles du mouvement.
Les deux ministres ont rendu leurs arbitrages sur les questions-clé qui restaient en suspens. Et cela a provoqué un tollé. Pour résumer, les concours seront en seconde année de master (le M2). Les épreuves écrites pour l'admissibilité, en début d'année, seront disciplinaires. Les épreuves orales pour l'admission, en fin de M2, porteront plus sur le métier. Les stages seront réduits. L'étudiant qui a réussi à la fois son concours et son master ne sera plus l'anné suivante un fonctionnaire-stagiaire en alternance dans des classes et en formation en IUFM. Il sera nommé directement dans une classe avec juste un peu de soutien professionnel.
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