par Michel Johann
Dans une tribune publiée dans les colonnes du
Monde (édition du 25/02/09), Bruno Latour, à propos des universitaires et des chercheurs, fait l'éloge de l'hétéronomie. Il propose ainsi que les principes de pensée et d'action des universitaires soient imposés par des éléments extérieurs à la raison supposée autonome de la recherche, sans que l'on sache exactement lesquels. En même temps, le même sociologue appelle la communauté universitaire à sortir de l'état de tutelle pour gagner en autonomie vis-à-vis de l'Etat. Donc, si l'on comprend bien, nous aurions à nous départir de notre dépendance infantile à l'égard de l'Etat (condition de l'autonomie) pour nous mettre sous la dépendance de quelque chose qui reste indéterminé (condition de l'hétéronomie). Dans les faits, cette hétéronomie revient à nous voir imposer des principes régulateurs par le pouvoir gestionnaire d'une super-présidence universitaire et par un pouvoir bureaucratique d'évaluation (l'A.E.R.E.S) piloté directement par le pouvoir politique.
La suite ici:
Article de Mediapart du 16 mars 2009