L'intégralité du débat avec Claude Lelièvre, historien de l’éducation, professeur à Paris-V, mercredi 9 décembre 2009
'histoire-géographie sera supprimée en terminale S afin que les élèves se concentrent plus sur les matières scientifiques. "Renforcer les coefficients des matières scientifiques au baccalauréat aurait été sûrement mieux compris", explique, dans un chat au Monde.fr, Claude Lelièvre, historien de l'éducation, professeur à Paris-V.
sylvie : Au moment où l'on parle d'identité nationale, quelle est la logique à proposer l'abolition des cours d'histoire (et de géo) en terminale S ?
Claude Lelièvre : Je ne suis pas sûr qu'il y ait un lien de cause à effet. Parce que cela entre dans un cadre, selon moi, beaucoup plus grand : le problème de rééquilibrer les grandes filières entre elles.
Donc, si l'on prend au sérieux ce souci, cela vient avant la question de l'identité nationale. Et la liaison entre l'histoire et l'identité nationale est très problématique.
L'enseignant d'histoire va dans le sens de l'idendité nationale ou de sa critique, surtout si l'on fait bien la différence entre la question de l'appartenance nationale à un pays ou à l'Europe, qui est au programme de l'école obligatoire, et la question de l'identité, qui n'a jamais été nommée en tant que telle dans les programmes d'histoire.
Guest : Déplacer des heures d'enseignement de terminale en première, est-ce que c'est cela qui contribuerait à réduire la formation "civique" et "citoyenne" ?
C. L. : D'abord, cela a déjà été fait, de déplacer des enseignements de terminale en première, en particulier pour l'enseignement du français. De façon importante. Et, d'une certaine manière, cela a contribué, dans les filières dites scientifiques, à apporter une attention toute particulière à cet enseignement de première, puisqu'il y avait directement des épreuves du baccalauréat à la fin de l'année.