Valérie Pécresse explique à La Tribune pourquoi la rentrée universitaire s'annonce sereine. La ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche réaffirme aussi ses ambitions pour les universités parisiennes.
La Tribune - Vous avez promis une rentrée sereine mais certains syndicats estiment que les tensions restent fortes. Cela vous inquiète ?
- J'ai dit que les conditions me semblaient réunies pour une rentrée sereine. La réforme est en marche. Je serai très attentive à ce que cela se fasse le plus sereinement possible. Tous les sujets ne sont pas épuisés, c'est évident. La réforme de la formation des maîtres est sur les rails ; elle suscite un certain nombre de craintes et de questionnements. Je connais très bien la complexité de cette réforme qui est le préalable à la revalorisation des carrières des enseignants du premier et du second degré.
Mais j'aimerais que l'on n'oublie pas les bonnes nouvelles. Tout d'abord, en trois ans, nous avons ouvert 30.000 chambres dans le parc Crous, dont 12 000 cette année. Nous atteignons pour la première fois les objectifs du plan Anciaux et nous allons continuer en 2010. Nous avons aussi introduit la colocation dans le parc HLM avec la loi Boutin, nous travaillons sur les logements modulaires comme il en existe aux Pays-Bas ou en Estonie et, après Arras et Sourdun, avons six projet de réhabilitation de casernes. Quant aux bourses, elles ont été augmentées de 1,5 % dans un contexte d'inflation négative et le nombre de bénéficiaires a progressé de 10 %. C'est un effort sans précédent. Et cela avant même que le Président de la République ne dévoile son plan jeunesse aujourd'hui.
- La réforme du statut des enseignants-chercheurs vient d'entrer en vigueur. Il n'y a plus de contestation à redouter ?
- Le plan de revalorisation des carrières des enseignants-chercheurs et des chercheurs qui accompagne cette réforme prévoit le doublement de toutes les promotions de grades, de nouvelles primes d'excellence scientifique, l'augmentation considérable des primes de responsabilité pédagogique (jusqu'à 15.000 euros), le doublement des primes pour les chercheurs qui enseignent et une augmentation de 20 % de l'enveloppe de primes pour les personnels. Et toutes les universités devenues autonomes ont obtenu une enveloppe de primes majorée de 10 % pour tous leurs personnels. A cela s'ajoute le contrat doctoral qui permet enfin de reconnaître le doctorat comme une expérience professionnelle. En prenant en compte les années doctorales et post-doctorales des jeunes maîtres de conférences recrutés en 2008-2009, nous faisons progresser leurs salaires entre 12 % et 25%. Désormais, un jeune maître de conférences démarre à un salaire de 2.340 euros brut minimum. A une époque, on recrutait les docteurs à 1.500 euros. Enfin, je rappelle qu'il n'y aura pas de suppressions de postes dans l'enseignement supérieur et la recherche. Mieux, en 2008-2009, nous avons même recruté 85 enseignants-chercheurs supplémentaires du fait d'une meilleure gestion des emplois.