• Le Conseil d'administration du CNRS a adopté la réforme - France Info / AFP

    PARIS, 25 juin 2009 (AFP) - Le Conseil d’administration du CNRS a adopté jeudi le Contrat d’objectifs et de moyens qui concrétise la réforme de l’organisme avec la mise en place d’instituts thématiques, a-t-on appris de sources concordantes.

    Le CA, réuni exceptionnellement dans les locaux du Centre européen de recherche nucléaire (Cern) à Genève, a adopté le contrat d’objectifs et de moyens avec l’Etat (2009-2013) par 15 oui et 6 non (représentants du personnel et des organisations syndicales). "Nous avons voté pour les instituts qui se mettent en place", a déclaré à l’AFP la présidente du Centre national de la recherche scientifique Catherine Bréchignac. La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Valérie Pécresse, qui avait promis le 16 juin des moyens pour "accompagner" la réforme du CNRS en instituts, s’est déclarée jeudi "très heureuse que le CNRS poursuive sa réorganisation". "Il est très important dans une période où l’université devient autonome" que le CNRS soit "organisé en s’appuyant sur des disciplines très fortes, très structurées" et qu’il puisse "nouer des alliances avec les autres organismes de recherche", a-t-elle souligné à l’AFP. L’organisation du CA au Cern à Genève a été critiquée comme une "délocalisation" par les opposants à la réforme, qui ont protesté lors d’un rassemblement jeudi au siège du CNRS à Paris. Cela ressemble à une "fuite", a déclaré le Secrétaire général du Syndicat national des chercheurs scientifiques (SNCS) Jean-Luc Mazet, qui a fait état de quelque 150 protestataires réunis sur les pelouses du CNRS à Paris durant le CA à Genève. La politique scientifique du CNRS a "deux composantes, l’une sur le front de connaissance, c’est l’exemple que nous avons donné en étant au Cern où se fait la recherche à long terme", l’autre sur des recherches "plus finalisées et ciblées", a pour sa part expliqué Mme Bréchignac. "On vient de se doter d’outils permettant de répondre à ces deux composantes de la recherche", a-t-elle ajouté, estimant avoir abouti à ce résultat après "une concertation importante". Patrick Monfort, représentant le SNCS au CA du CNRS, a au contraire estimé jeudi qu’avec "la vision actuelle, on ne construirait plus le Cern", car on recherche des objectifs plus immédiats. "A trop vouloir technocratiser la recherche, on perd la créativité", a-t-il regretté. Mme Bréchignac, qui a précisé être "contente parce que le CNRS conserve son périmètre scientifique, ce qui est indispensable pour faire de l’interdisciplinarité", a relevé que le généticien Axel Kahn, président de l’université Paris 5-Descartes, a voté en faveur du contrat d’objectifs lors du CA.


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