• PAR CÉCILE DE HOSSON, MAÎTRE DE CONFÉRENCES À L’UNIVERSITÉ PARIS-DIDEROT, ET ALINE ROBERT, PROFESSEUR À L’IUFM-UNIVERSITÉ DE CERGY-PONTOISE, CHERCHEUSES AU LABORATOIRE DE DIDACTIQUE ANDRÉ-REVUZ DE L’UNIVERSITÉ PARIS-DIDEROT.


     
    • Comment le service public d’éducation est-il cassé ?
    Le 2 juin 2008, au cours d’un Conseil des ministres, Nicolas Sarkozy annonçait une réforme visant à modifier la formation et les modalités de recrutement des enseignants du primaire et du secondaire. Cette réforme, couramment appelée mastérisation, s’articule autour de deux changements majeurs  : recrutement des enseignants à bac + 5, suppression de l’année d’alternance rémunérée à bac + 4. Qu’un diplôme universitaire de niveau bac + 5 vienne valider la formation des enseignants apparaissait comme un projet non dénué d’intérêt. D’une part, cela avait le mérite de réparer une situation insatisfaisante, voire injuste  : les enseignants sont de fait recrutés après cinq années d’études. D’autre part, cette idée ouvrait la voie à la possibilité d’un renforcement de la formation des enseignants tant sur le plan disciplinaire que sur le plan professionnel. Si l’idée avait de quoi séduire, les conditions de sa mise en application apparurent vite inconciliables avec les principes qui président à une formation des enseignants efficace et adaptée. De cette incompatibilité est née la contestation que l’on sait, et qui n’a eu de cesse de s’accroître face aux choix catastrophiques de cette année.


    Rappelons les éléments à charge. La disparition de l’année d’alternance à bac + 4 et le report d’un an de l’entrée dans la vie active des futurs enseignants constituent un péril pour le renouvellement de la profession  : beaucoup d’étudiants ne se lanceront pas dans l’aventure pour des raisons essentiellement financières, et la base sociale du recrutement des enseignants risque fort de se restreindre. En outre, on voit se dessiner la perspective de la création quasi immédiate d’un vivier d’enseignants non fonctionnaires (reçus au master et collés au concours) que l’État pourra embaucher sur des contrats précaires en fonction des besoins des établissements. Aujourd’hui, l’année d’alternance se voit dissoute dans un cycle de deux ans et s’organise autour de la préparation aux épreuves du concours (écrits au début de la deuxième année et oraux à la fin). Dans cette configuration, la formation professionnelle occupe une portion plus que congrue (108 heures de stages en tout et pour tout). À l’issue de ce cursus, les lauréats du concours enseigneront l’année suivante à plein-temps. De courtes périodes de formation leur seront proposées pendant lesquelles ils pourront se voir remplacés par des étudiants encore en master (non diplômés, donc). Quel bricolage  ! Pauvres élèves  !




    La suite ici: http://www.humanite.fr/2010-03-11_Idees-Tribune-libre-Histoire_La-formation-liquidee-Vive-le-bricolage 


  • Blog de Luc Cédelle


    Quel que soit l’interlocuteur, à la seule condition qu’il ne soit pas en service commandé et dans les tout premiers cercles gouvernementaux, l’entrée en vigueur en septembre 2010 de la réforme de la formation initiale des enseignants mène à une série d’interrogations sur sa viabilité. « Catastrophisme, dont les milieux de l’éducation sont coutumiers », comme le suggère l’entourage du ministre de l’éducation ? La dramatisation est certes un réflexe bien ancré dans l’éducation nationale, mais il est rare qu’elle rencontre autant de constance et pareille unanimité.

    Depuis la parution le 29 juillet 2009 des décrets mettant en place cette réforme, les deux ministères impliqués (ceux de l’éducation et de l’enseignement supérieur) ne cessent de rechercher des solutions destinées à compenser certains de ses effets prévisibles. Mais à chaque fois qu’un problème paraît en voie de règlement, un autre surgit. Le dispositif pour septembre n’étant toujours pas stabilisé, l’administration s’inquiète, tandis que les contestations continuent de s’accumuler.

    Après une nouvelle série de rencontres début février avec les syndicats d’enseignants, le cabinet de Luc Chatel, ministre de l’éducation, a adressé le jeudi 25 février aux recteurs et inspecteurs d’académie une circulaire dite « de cadrage » sur l’organisation de la première année scolaire des nouveaux enseignants nommés à la rentrée 2010.

    Ce texte marque une étape supplémentaire dans la réforme. Cependant, il continue de laisser dans l’ombre ou dans le flou les problèmes d’organisation les plus aigus, dont le règlement est confié aux rectorats. C’est même là, d’une certaine façon, sa principale caractéristique : le renvoi vers l’échelon des académies, précédant peut-être le renvoi par celles-ci vers les établissements d’enseignement, d’une série de décisions d’organisation que le ministère ne parvient pas à arrêter au niveau national.


    Les pièces du puzzle

    L’enseignement s’apprend-il principalement « sur le tas » ou bien une formation professionnelle liant théorie et pratique est-elle indispensable ? En décidant de reléguer la formation professionnelle au second plan tout en reconnaissant la nécessité d’une préparation minimale, le gouvernement a déclenché une cascade de problèmes dont la solution ne cesse de se dérober. Le pire, du point de vue de ses répercussions possibles sur l’opinion publique, est la perspective d’aggraver les insuffisances du remplacement des professeurs absents, alliée à celle de projeter dans les classes, pour des périodes de pleine responsabilité, de jeunes étudiants dépourvus de toute formation.

    A mesure que s’approche, pour cette réforme, l’épreuve du terrain, les syndicats d’enseignants tentent à la fois de mobiliser leurs adhérents et d’alerter les familles sur ses conséquences possibles. Ils ont beaucoup de mal, notamment parce que cette réforme est aussi malaisée à contester qu’à expliquer : non seulement elle vient modifier un dispositif de formation des enseignants qui était déjà fort complexe et très jargonnant, mais elle n’a cessé d’évoluer au fil des mois, à chaque fois sur des points tellement techniques que seuls les négociateurs et les acteurs directs du dossier s’y retrouvent, au prix de mises à jour successives. Comme pour ajouter à cette incommunicabilité, cette réforme ne concerne pas la seule éducation nationale. Son impact est important sur l’université, où sont apparues les protestations les plus vives. Cerise sur le gâteau : ses opposants s’y opposent pour des raisons parfois opposées…

    Je vais tenter ici, dans une série de billets, de rassembler toutes les pièces du puzzle.




    La suite ici: http://education.blog.lemonde.fr/2010/03/04/formation-des-enseignants-les-mysteres-de-la-masterisation-1-dune-pierre-trois-coups/ 

  • Motions adoptées par l'Assemblée Générale de l'Université du Havre du vendredi 26 février 2010 :

    Motion 1:
    L'assemblée générale de l'université du Havre réunie le 26 février exige le retrait de la réforme de la formation et du recrutement des enseignants du primaire et du secondaire dite de "Mastérisation" et réclame l'ouverture d'une véritable négociation avec toutes les instances représentatives.
    Motion 2:
    L'assemblée générale de l'université du Havre réunie le 26 février demande à l'ensemble des conseils d'UFR de l'université du Havre de se prononcer sur la non-remontée des maquettes spécialité "Métiers de l'enseignement et de la formation".
    Motion 3:
    L'assemblée générale de l'université du Havre réunie le 26 février demande à la présidence de l'université du Havre la réunion d'un Conseil d'Administration extraordinaire afin de se positionner sur la non-remontée des maquettes spécialité "Métiers de l'enseignement et de la formation, comme l'ont déjà fait de nombreux CA.



    Source: http://www.fabula.org/actualites/article36334.php


  • La circulaire de cadrage sur la formation des titulaires des concours vient d'être publiée. Les jeunes profs auront immédiatement des classes en responsabilité, au grand dam des syndicats.


    C'était une circulaire attendue, mais qui a déçu. Le texte qui devait, dans le cadre de la réforme de la formation des enseignants (« mastérisation »), préciser le dispositif d'accueil, d'accompagnement et de formation des titulaires des concours de l'enseignement de 2010, vient d'être publiée par le ministère de l'Education. Il a été accueilli par une volée de bois vert par les syndicats au SNES-FSU, comme au SE-Unsa et au SGEN-CFDT, qui dénoncent le « flou » de ce texte. Car s'il fixe « les principes généraux » de la première année d'exercice des professeurs des écoles, des professeurs en collège et lycée stagiaires, il laisse les modalités d'application à la charge des académies ou départements.

     
    Première inquiétude des syndicats, dès la rentrée 2010, les jeunes gens qui ont réussi les concours auront immédiatement en responsabilité une classe (premier degré) ou plusieurs classes (second degré). Pour la plupart, à temps plein. Soit 18 heures hebdomadaires pour des professeurs dont certains n'auront jamais eu de contact auparavant avec une classe. « En les envoyant devant les élèves sans aucune préparation, le gouvernement institutionnalise le bizutage des futurs enseignants. […] C'est la réussite des élèves qui va en pâtir », regrette le SGEN-CFDT.
    Mais les stagiaires bénéficieront d'un accompagnement par des professeurs « expérimentés » et de formations groupées dans le temps ou étalées, à l'université. Formations laissées, néanmoins, à la discrétion des académies.

     
    Un « compagnonnage »
    Au total, la formation et l'accompagnement représenteront sur l'année un tiers de l'emploi du temps du stagiaire. Dans les écoles, le stagiaire fera, dans « la mesure du possible », classe jusqu'à la Toussaint en présence d'un enseignant puis le « compagnonnage » sera plus souple. Dans le second degré, l'accompagnement sera « fort » en septembre et octobre et plus souple par la suite.
    Une disposition qui ne rassure pas, là encore, les syndicats. Se posent, pour eux, plusieurs questions : qui fera ce compagnonnage, et par qui ce tuteur sera-t-il remplacé dans ses propres classes ? « D'autant, observe Claire Mazeron, vice-présidente du SNALC (plutôt classé à droite), que les remplaçants titulaires, comme les vacataires, ne sont plus légion. » Et que les professeurs stagiaires, pendant leurs formations, devront eux-mêmes être remplacés… « Certains élèves verront défiler plusieurs enseignants, ce qui, pédagogiquement, n'est pas très positif. Le ministère a construit une usine à gaz », souligne Claire Mazeron. Ce qui risque de compliquer la rentrée, notamment dans les académies où les jeunes titulaires des concours sont nombreux.



    Source: http://www.lesechos.fr/info/france/020393296543-la-reforme-de-la-formation-des-enseignants-compliquera-la-prochaine-rentree.htm 



  • La ministre de l'enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, dans une interview à paraître demain lundi 25 janvier dans Sud Ouest, veut rassurer les étudiants.

    Sur la sélection à l'entrée de l'université, elle indique : "Cette sélection à l’entrée des universités existe déjà. Elle s’appelle le baccalauréat. S’il faut en mettre une autre à l’entrée de l’université, cela signifie que vous considérez que nous avons trop d’étudiants en France. Or, nous n’en avons pas assez. Mais nous avons surtout mis en place le processus d’orientation active, pour faire le lien entre le lycée et les établissements d’enseignement supérieur, et développé au sein de ces derniers des passerelles entre les formations pour faciliter les réorientations en cours de cursus".

    Concernant les droits d'inscription, elle ajoute : "La loi sur l’autonomie ne touche pas aux droits d’inscription. Ils sont et resteront fixés par l’Etat. On constate aujourd’hui, un an après le premier passage à l’autonomie, que dans la pratique, les premiers pas des établissements dans l’usage de leurs nouvelles compétences sont un démenti à toutes ces craintes".



    La suite ici: http://www.sudouest.com/accueil/actualite/france/article/844886/mil.html 




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