• Comme Assas, Bordeaux rêve de sa fac à deux vitesses - RUE89

    Ce jeudi 8 octobre, les enseignants de droit public de Bordeaux IV décideront s'ils valident la création d'une fillière d'excellence en première année. Des discussions du même cru sont aussi en cours en droit privé. Voilà qui ferait de la fac bordelaise de droit, sciences économiques et gestion (15 000 étudiants) la deuxième université à lancer un « collège de droit », parcours premium pour bons élèves fléchés dès les résultats du bac.

    C'est Assas (Paris II), qui avait ouvert le bal, à la dernière rentrée. Dans une grande discrétion : il y avait à peine plus de candidats que de places au « collège de droit » (120). Concrètement, il s'agit de 130 heures de cours de plus par an pour ces étudiants triés sur le volet. Explications de Manuel Miler, au service communication de Paris II :

    « Nous n'avions pas fait beaucoup de publicité. C'est nous qui avions contacté un par un les étudiants qui s'inscrivaient chez nous après avoir obtenu mention Très Bien au bac. Cette année, c'est pareil, mais les mentions Bien qui voudraient candidater devront passer un test pour évaluer leur intiution juridique et leur logique. »

    Pourquoi un numérus clausus de 120, soit moins de 5% d'une promotion de première année ? « Parce que nous voulions quatre groupes de trente, tout simplement. »

    « Le contraire de l'enseignement de masse »
    Evidemment, il est tenant d'y voir une ambition très élitiste. Procès d'intention ? Pas franchement puisque le chargé de communication lui-même tient à préciser :

    « Le but, c'était vraiment de faire tout le contraire de l'enseignement de masse traditionnel. Quelque chose de très anglo-saxon, en fait. »

    Cette université à deux vitesses, accessible pour les meilleurs éléments repérés sur leur moyenne au bac pourvu qu'ils soient à même de débourser 200 euros par an en plus des frais d'inscription, c'est précisément ce que dénoncent les juristes qui commencent à monter au créneau.

    La première à avoir réagi publiquement, c'est Mireille Poirier, maître de conférences en droit privé à Bordeaux, qui signait le 22 septembre une tribune dans L'Humanité. Pour dénoncer notamment un surcroît de concurrence entre étudiants et entre facs. Et un début de « privatisation des diplômes ».

    Haro sur la tradition
    Côté institutions, le but affiché est de pousser le niveau des universités hexagonales, quitte à braver la tradition d'égalité d'accès à la formation. Dans une interview à la revue « La semaine juridique », en novembre 2008, Louis Vogel, président de Paris II, ne cachait pas son intention de faire de la nouvelle fillière d'Assas « une grande école du droit » :


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