• Discours à l’occasion de l’installation du Conseil pour le développement des humanités et des sciences sociales - Pecresse

     

    Madame la Présidente, chère Marie-Claude Maurel, Mesdames et Messieurs les membres du Conseil,

     

    Permettez-moi tout d’abord de vous le dire, je suis particulièrement heureuse de vous accueillir aujourd’hui. C’est, je le sais, un privilège rare que de s’exprimer devant une telle assemblée. D’emblée, je tiens donc à vous remercier très chaleureusement d’avoir accepté mon invitation et la proposition qui l’accompagnait.

     

    Car vous le savez, si je tenais à vous réunir dès le début du mois de septembre, c’est au nom d’une très belle cause, une cause qui vous chère, une cause que j’ai depuis longtemps fait mienne : celle des humanités et des sciences sociales.

     

    On les dit parfois en crise. On les estime souvent marginalisées dans un monde où règnerait la seule loi de l’utilité immédiate. L’antienne est connue : combien de fois n’a-t-on pas dressé l’acte de décès des humanités ! Combien de fois n’a-t-on pas remis en cause l’existence des sciences sociales, parce qu’on s’interrogeait sur leur statut exact, sur leur rigueur ou sur leurs méthodes ?

     

    Mais ces sombres pronostics ont toujours été démentis. Le progrès des sciences que l’on dit parfois « dures » n’a jamais signé la fin des humanités et des sciences sociales. Bien au contraire, il les a nourries, il les a stimulées, il leur a offert un nouveau souffle.

     

    Et il en va de même des évolutions sociales, qui n’ont jamais fragilisé ces disciplines, mais les ont toujours confortées. La raison en est simple : elles seules nous permettent de comprendre et de nous retrouver dans ces changements qui sont parfois si nombreux qu’ils menacent tous les repères intellectuels, sociaux et scientifiques que nous avions patiemment construits.

     

    Dans un monde où les changements globaux se multiplient, les humanités et les sciences sociales n’ont donc rien de savoirs superflus, reliquats d’une époque surannée où les arts et les lettres tenaient toute la place, faute de mieux.

     

    En des temps incertains, elles ont au contraire tout pour nous éclairer : qui peut nous aider à penser la crise, si ce n’est des économistes, des juristes, des historiens, des géographes, des philosophes, des sociologues, des anthropologues et de tous ceux qui, parce qu’ils étudient nos langages, nous apprennent parfois à nous déprendre des mots que nous utilisons ?

     

    Dépasser le pathos de l’actualité la plus immédiate pour porter un regard critique, réfléchi et mesuré sur les événements : telle est en effet la marque des humanités et des sciences sociales. Elles donnent à nos esprits du mouvement pour aller plus loin et c’est cela, Mesdames et Messieurs, qui les rend infiniment précieuses.


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