• Et si on créait du logement étudiant avec « kots à projets » ? - Rue89

    L'idée vient de Belgique, porte un drôle de nom mais pourrait aider beaucoup d'étudiants à trouver un logement, à condition qu'il participent à un projet d'intérêt général : le système du « kot à projet » ou KAP, né à Louvain-la-Neuve il y a trente ans, va être expérimenté dans le quartier du Mistral, à Grenoble.

    L'idée

     

    Qu'est ce qu'un kot à projet ? Ou plutôt un « KAP's », diront les initiés. Le mouvement « kapiste » est régulièrement évoqué dans la presse depuis qu'il a vu le jour, dans les années 1970, à l'Université catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), en Belgique.

     

    Le principe ? Mettre des logements communautaires à disposition des étudiants qui s'engagent dans des initiatives culturelles ou sociales destinées à animer la vie universitaire et à créer du lien sur le territoire. Aujourd'hui, l'UCL compte 118 kap's différents dans lesquels s'investissent plus de 1 500 « kotteurs » à Louvain et Bruxelles, qu'ils participent à des projets sportifs, environnementaux, humanitaires, à vocation récréative ou de services…

     

    Pourquoi ce succès ? Sans doute parce que les avantages du système sont nombreux. Pour les étudiants, intégrer un kap à Louvain signifie d'abord accéder à des loyers plus bas que ceux proposés sur le marché, puisqu'il s'agit de logements étudiants appartenant à l'université.

     

    Soit au final, une moyenne de 245 euros par mois tout compris, contre 350 euros dans le privé, pour une chambre meublée dans un appartement pouvant accueillir entre huit à dix personnes.

     

    Mais le KAP, c'est aussi l'occasion de prendre part à un travail collectif. Jean-Michel Leunens, directeur de la commission d'attribution et d'évaluation des kots à projet, précise :

     

    « A chaque kap correspond un projet et un groupe d'étudiants qui endossent des responsabilités. Une organisation se met en place avec, au minimum, l'élection d'un président, un secrétaire général, un trésorier. »

     

    Ainsi, les membres d'un même kap apprennent à vivre et à travailler en équipe pendant minimum dix mois :

     

    « Ça constitue un atout certain pour le CV car ils acquièrent des compétences en gestion, montage et suivi de projet. »

     

    Quant à l'université, c'est pour elle un bon moyen d'encourager les dynamiques locales. Outre les actions dédiées à faciliter et animer la vie étudiante, beaucoup d'initiatives sont tournées vers la population de Louvain, notamment

     

    donner des cours de soutien scolaire auprès d'élèves en difficulté

    sensibiliser les habitants à l'écologie

    participer au développement urbain de la commune

    Comment la mettre en pratique ?

     

    L'expérience des kap's à Louvain en a inspiré beaucoup d'autres en Belgique, mais peu ont réussi. Pourquoi ? Manque de capital foncier, modèle trop difficile à agencer et à financer dans des zones très urbanisées … Nicolas Delesque, directeur général de l'Afev, association française d'éducation populaire, commente :

     

    « A Louvain, c'est l'université qui a construit la ville. Elle gère une grande partie du patrimoine ce qui facilite grandement la mise en place des kots à projet. »

     

    Pourtant, depuis deux ans, un projet de « logements solidaires » calqué sur le modèle des kap's de Louvain est en train de voir le jour pour la première fois en France. En plein cœur du quartier du Mistral à Grenoble, classé zone urbaine sensible (ZUS), il devrait aboutir à l'ouverture d'un complexe de 80 places à la rentrée 2011.


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