• L'avenir du CNRS et la « réforme » de Sarkozy et Pécresse (II) - La science au XXI siècle

    Le 2 janvier, Le Point évoque le message de voeux de Nicolas Sarkozy avec un article intitulé : « Sarkozy promet "une année de renouveau" en 2010 ». Mais en quoi consiste le prétendu « renouveau » ? S'agissant de la recherche et de l'enseignement supérieur, le message présidentiel du 31 décembre évoque « un lycée qui prépare mieux à l’enseignement supérieur, des universités enfin autonomes » et, faisant tacitement référence au grand emprunt, « un plan d’investissement sans précédent » devant notamment « doter notre enseignement supérieur et notre recherche de moyens considérables pour réussir le pari de l’intelligence ». Sauf que : i) l'une des conséquences de cette même politique a été la décroissance progressive, au cours des années récentes, du nombre des jeunes français qui accèdent à l'université ; ii) l'évolution de la situation financière aux Etats-Unis a mis en évidence la crise du système basé sur des universités privées ou « autonomes », à commencer par celle de Harvard souvent posée en exemple ; iii) alors que le gouvernement français entreprend de démanteler le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et les autres établissements publics français à caractère scientifique et technologique (EPST), les autorités des Etats-Unis renforcent les moyens de la recherche fédérale et des organismes publics de recherche.

     
    Depuis les élections de 2007, Nicolas Sarkozy et Valérie Pécresse ont posé un exemple une version maison d'un prétendu « modèle américain » qui, en réalité, ignore l'importance des institutions de la recherche fédérale aux Etats-Unis. Or, ce sont précisément ces organismes publics qui ont constitué la force montante dans la science US tout au long du XX siècle.

    Barack Obama a encore renforcé les moyens et le rôle des organismes scientifiques fédéraux qui sont à la fois, globalement, des réalisateurs de la recherche, des dirigeants de celle-ci à l'échelle nationale et des fournisseurs de moyens. C'est précisément l'opposé de la politique suivie en France par Sarkozy et Pécresse, dont l'objectif est clairement de désarticuler les EPST comme le CNRS au bénéfice de structures privatisées et directement liées aux multinationales.

    Dans un article du 13 avril 2008, nous avions évoqué le débat suscité par les annonces gouvernementales sur l'avenir du CNRS. Un article intitulé « Pour réussir la réforme de notre système de recherche scientifique » (Les Echos 11 avril 2008), signé par Albert Fert et Yves Laszlo, s'opposait à la transformation du CNRS en agence de moyens et rappelait :

    « Les systèmes anglo-saxons sont fondés sur des universités puissantes et des agences de moyens indépendantes (...) Il faudra (...) de longues années avant que des universités acquièrent la puissance de leurs homologues anglo-saxons »



    La suite ici: http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2010/01/02/l-avenir-du-cnrs-et-la-reforme-de-sarkozy-et-pecresse-ii.html 

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