• La recherche universitaire évaluée... au mépris de la connaissance. - Le Monde

    Depuis quelques mois, depuis en fait les récents débats autour de la réforme du statut des enseignants-chercheurs, un vent étrange souffle dans les couloirs des universités, bruissant de rumeurs et de palabres surprenants pour le non initié autour de "labo classé A" ou "B" ou pire encore "C", de revues toutes aussi classées A ,B ou C....

    Les mêmes bruissements se retrouvent dans les débats autour des "pôles d'excellence" de la recherche nationale si nécessaires à son rétablissement dans les classements internationaux.

    La ministre, le gouvernement et tous les adeptes d'une politique de "l'excellence scientifique" peuvent ainsi être satisfaits. L'essence du projet de loi est décidément bien entrée dans la tête de tous les enseignants-chercheurs même dans celle qu'on pouvait pourtant espérer un peu plus dure des enseignants-chercheurs en sciences humaines.

    Pour la plupart d'entre eux en effet, la course est engagée : hors de la publication de rang A (in english please) et du colloque (international s'il vous plait) point de salut.

    Ironie ou paradoxe, le principe de l'évaluation généralisée est ainsi intégré par une recherche universitaire qui l'a souvent farouchement critiqué et au moment même où ses effets catastrophiques sont dénoncés dans les entreprises. Avec les classements de type Shanghai, la recherche mesure ses performances comme une équipe de foot sans que personne ne s'en émeuve.


    La suite de la tribune de Frédérique BARNIER, enseignant-chercheur en sociologie à l'université d'Orléans ici: http://www.lemonde.fr/opinions/chronique/2009/11/23/la-recherche-universitaire-evaluee-au-mepris-de-la-connaissance_1270680_3232.html 

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