• La réforme de la formation des enseignants compliquera la prochaine rentrée - Les Echos


    La circulaire de cadrage sur la formation des titulaires des concours vient d'être publiée. Les jeunes profs auront immédiatement des classes en responsabilité, au grand dam des syndicats.


    C'était une circulaire attendue, mais qui a déçu. Le texte qui devait, dans le cadre de la réforme de la formation des enseignants (« mastérisation »), préciser le dispositif d'accueil, d'accompagnement et de formation des titulaires des concours de l'enseignement de 2010, vient d'être publiée par le ministère de l'Education. Il a été accueilli par une volée de bois vert par les syndicats au SNES-FSU, comme au SE-Unsa et au SGEN-CFDT, qui dénoncent le « flou » de ce texte. Car s'il fixe « les principes généraux » de la première année d'exercice des professeurs des écoles, des professeurs en collège et lycée stagiaires, il laisse les modalités d'application à la charge des académies ou départements.

     
    Première inquiétude des syndicats, dès la rentrée 2010, les jeunes gens qui ont réussi les concours auront immédiatement en responsabilité une classe (premier degré) ou plusieurs classes (second degré). Pour la plupart, à temps plein. Soit 18 heures hebdomadaires pour des professeurs dont certains n'auront jamais eu de contact auparavant avec une classe. « En les envoyant devant les élèves sans aucune préparation, le gouvernement institutionnalise le bizutage des futurs enseignants. […] C'est la réussite des élèves qui va en pâtir », regrette le SGEN-CFDT.
    Mais les stagiaires bénéficieront d'un accompagnement par des professeurs « expérimentés » et de formations groupées dans le temps ou étalées, à l'université. Formations laissées, néanmoins, à la discrétion des académies.

     
    Un « compagnonnage »
    Au total, la formation et l'accompagnement représenteront sur l'année un tiers de l'emploi du temps du stagiaire. Dans les écoles, le stagiaire fera, dans « la mesure du possible », classe jusqu'à la Toussaint en présence d'un enseignant puis le « compagnonnage » sera plus souple. Dans le second degré, l'accompagnement sera « fort » en septembre et octobre et plus souple par la suite.
    Une disposition qui ne rassure pas, là encore, les syndicats. Se posent, pour eux, plusieurs questions : qui fera ce compagnonnage, et par qui ce tuteur sera-t-il remplacé dans ses propres classes ? « D'autant, observe Claire Mazeron, vice-présidente du SNALC (plutôt classé à droite), que les remplaçants titulaires, comme les vacataires, ne sont plus légion. » Et que les professeurs stagiaires, pendant leurs formations, devront eux-mêmes être remplacés… « Certains élèves verront défiler plusieurs enseignants, ce qui, pédagogiquement, n'est pas très positif. Le ministère a construit une usine à gaz », souligne Claire Mazeron. Ce qui risque de compliquer la rentrée, notamment dans les académies où les jeunes titulaires des concours sont nombreux.



    Source: http://www.lesechos.fr/info/france/020393296543-la-reforme-de-la-formation-des-enseignants-compliquera-la-prochaine-rentree.htm 

    Tags Tags : , , , ,