• Les universitaires payés pour faire grève ? Pas si simple… - RUE89

    Des enseignants-chercheurs toujours payés alors qu'ils font grève : la nouvelle a fait couler beaucoup d'encre. A l'origine de ce paradoxe, les difficultés pour l'administration à recenser le personnel gréviste, et donc à déterminer qui doit continuer à percevoir son salaire et qui a interrompu ses activités

    Du côté du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, on explique :

    « Il n'y quasiment plus d'universitaires grévistes recensés par nos services, le chiffre quotidien est proche de zéro. »

    Même le syndicat national de l'enseignement supérieur, le Snesup, a du mal à donner une estimation. Marc Champesme, membre du syndicat, reconnaît :

    « Il est très difficile de donner un chiffre concernant les grévistes. Nous pouvons faire une estimation pour les journées de mobilisation nationale, mais actuellement, vu la forme du mouvement, c'est impossible de savoir combien ils sont. »

    A Paris VIII, la majorité du personnel est en grève… mais non recensée

    Dans certains départements, des profs se disent « grévistes » quand ils parlent de leur engagement dans la mouvement, mais ils continuent à venir à la fac. Soit pour faire cours, soit pour avancer dans leurs travaux de recherche. Chez certains, seul le gel des notes a changé, et pas forcément le temps de présence.

    Impossible donc de recenser valablement le nombre de « grévistes » au sens administratif du terme. D'ailleurs, à Paris VIII-Vincennes, la majorité du personnel est en grève mais non recensée, selon le président de l'université.

    Pascal Binzcak, président de Paris VIII, explique pourquoi il ne peut faire remonter la liste des grévistes au ministère, comme c'est la règle :

    « Je ne suis pas en mesure de remplir le formulaire de recensement. Le concept de grève est difficilement applicable au monde universitaire. Un chercheur n'est pas un agent qui pointe de telle à telle heure.

    Un enseignant-chercheur a trois missions : les heures d'enseignement, qu'il peut compacter ou diluer sur toute l'année, la recherche et les fonctions administratives.

    Les deux dernières missions ne sont pas quantifiables. Par exemple, ce n'est pas parce qu'ils sont en grève que les enseignants-chercheurs ne cherchent plus. »

    Dans leur mission d'enseignement, les universitaires doivent assurer chaque année 128 heures de cours magistraux (CM) ou 192 heures de travaux dirigés (TD), ou une combinaison de CM et TD équivalente. Ils peuvent répartir ces heures de cours comme ils le souhaitent tout au long de l'année. Pascal Binzcak poursuit :

    La suite ici: http://www.google.com/search?q=sciences²&rls=com.microsoft:fr:&ie=UTF-8&oe=UTF-8&sourceid=ie7&rlz=1I7SNYK


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