• Rennes 2 : du travail d'intérêt général pour avoir brisé la porte de l'université - Le mensuel de Rennes

    Ce jeudi, le tribunal correctionnel de Rennes a condamné un jeune homme de 21 ans à du travail d'intérêt général. Celui-ci avait dégradé une porte vitrée de la présidence de l'université de Rennes 2 en marge du mouvement étudiant.

    Son avocate le décrit comme un "militant", "un jeune engagé". Pourtant, Antoine n'est pas très loquace. Pas plus à la barre du tribunal correctionnel de Rennes que face aux policiers, venus le cueillir chez lui un soir d'avril. Ce jeudi, ce jeune de 21 ans, sans emploi ni antécédent judiciaire, a été condamné à 70 heures de travail d'intérêt général, une amende de 250 € et 5 000 € de dommages et intérêts pour s'être soustrait à un prélèvement ADN lors de sa garde à vue et avoir dégradé la porte vitrée des locaux de la présidence de Rennes 2. 
    C'était le 6 avril dernier. Le mouvement étudiant s'essoufflait. A la fin d'une AG, une centaine de manifestantsavaient tenté d'occuper les locaux de la direction. Ayant trouvé porte close, plusieurs d'entre eux avaient alors tapé dans l'entrée vitrée jusqu'à ce qu'elle cède.

    "Je n'ai pas tapé dans la porte"

    Antoine faisait partie du lot. Face à lui, le président énumère les témoignages qui le mettent en cause. Il y a les dépositions d'un vigile, du patron de la sécurité de la fac, d'un vice-président et d'un professeur. Tous quatre assurent qu'Antoine a participé aux dégradations. Le jeune homme a aussi été reconnu sur des photos, présentées aux témoins par les enquêteurs. "Ces déclarations sont précises, assure le président du tribunal. Elles disent que vous étiez très virulent et que vous donniez des coups de pied dans la porte." Antoine garde la ligne de sa garde à vue. Il nie tout en bloc. "Ces gens me reconnaissent car j'étais présent à la fac durant le mouvement. J'étais là au moment des faits mais je n'ai pas tapé dans la porte. C'est assez facile de cibler une seule personne... En plus, je suis pas étudiant alors..."

    Le procureur ne l'entend pas de cette oreille. "Pourquoi le prévenu se sent-il à ce point concerné par le mouvement universitaire alors qu'il n'est même pas étudiant ? Sa ligne de défense, c'est la théorie de la vengeance. Ce jeune innocent serait victime d'un complot orchestré par le responsable de la sécurité de la faculté. Il aurait téléguidé des témoignages mensongers d'enseignants chercheurs pour lui nuire. Pourquoi ? On ne sait pas. Ces témoignages ne sont pas péremptoires. Ils sont mesurés, concordants et probants."

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