• Septembre 2010, des SES amputées et dénaturées par des programmes bâclés ? - Communiqué APSES



    Source: Fabula.org (Bérenger Boulay)


    Malgré les 9 000 signatures à l’appel lancé par l’APSES pour une généralisation de cet enseignement à l’ensemble des élèves de seconde, malgré le soutien massif de la communauté universitaire et scientifique en économie, sociologie, anthropologie et science politique à cet appel (plus de 900 signataires), malgré les tribunes et les soutiens publics de personnalités aussi reconnues que Philippe Meirieu, Daniel Cohen, Christian Baudelot, Pierre Rosanvallon, Françoise Héritier, Nonna Mayer, malgré la manifestation organisée à Paris par l’APSES qui a réuni, le 2 décembre, près de 20 % des enseignants de SES, le ministre fait la sourde oreille et feint d’ignorer les incohérences de sa réforme pour les Sciences Economiques et Sociales.

     
    Rappelons que cet enseignement paie, plus que d’autres, le prix fort de cette réforme. En seconde, alors que la nécessité de recourir à des raisonnements économiques et sociologiques rigoureux est plus que jamais nécessaire pour décrypter l’actualité, l’enseignement de SES est mis en concurrence avec un enseignement de « Principes de l’économie et de la gestion » et relégué à un statut d’ « enseignement d’exploration » d’une heure et demie par semaine. Dans le cycle terminal, alors même que le rapport de Richard Descoings affirmait que la série ES « semble avoir trouvé un point d’équilibre entre les différentes disciplines », cette série est déstabilisée par une diminution importante des horaires de l’enseignement spécifique à cette série (il n’y aurait plus que 5 heures de SES en TES, alors qu’il y a 8h30 de sciences en TS et 8 heures de philosophie en TL) et par les possibilités pour les élèves de changer de série en cours ou en fin d’année de première : un élève pourrait donc arriver en Terminale ES sans jamais avoir suivi une seule heure de SES et passer le baccalauréat ES à la fin de l’année ! Les spécialités Langues, Mathématiques et Science politique sont tout simplement supprimées. Au cours de l’ensemble de sa scolarité, un bachelier ES qui aurait suivi l’enseignement exploratoire en seconde aura reçu 25 % d’heures de SES en moins qu’aujourd’hui. C’est ainsi que Luc Chatel affirme améliorer le niveau de connaissances économiques et sociales des français !

     
    Plus profondément, c’est la nature même de l’enseignement de Sciences Economiques et Sociales qui est remise en cause par cette réforme. En seconde, en 90 minutes chaque semaine et sans heures en demi classe, il ne s’agit plus de permettre aux citoyens en formation que sont les élèves d’accéder aux savoirs et méthodes des sciences économiques et sociales indispensables pour exercer pleinement cette citoyenneté. La finalité est seulement de « tester leurs goûts et aptitudes » par la découverte d’un enseignement absent du collège mais qui occupe une place importante dans une série du baccalauréat et dans beaucoup de filières de l’enseignement supérieur. Par ailleurs, dans le cycle terminal, le Haut Conseil de l’Education approuve la séparation entre l’économie et les autres sciences sociales en spécialité de Terminale, et va plus loin en demandant à ce qu’elle soit généralisée, dénaturant ainsi les fondements qui ont permis le succès de cet enseignement depuis plus de 40 ans.



    La suite : http://www.apses.org/initiatives-actions/communiques-et-courriers/article/communique-de-presse-de-l-apses-du-2439 

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