• En formation à l'éducation spécialisée dans un IUFM en 2006, une enseignante de philosophie, Angélique del Rey, qui n'en est pas à son premier livre, se voit demander par son formateur ce que le débat sur la religion qu'elle vient de mener avec ses élèves leur a apporté. Il lui suggère qu'elle aurait pu utiliser cette séquence pour leur faire acquérir des compétences comme «prendre la parole en public» ou «maîtriser ses émotions». C'est en partant de ce «choc» initial qu'Angélique del Rey, qui enseigne dans un centre de postcure pour adolescents en banlieue parisienne, a écrit A l'école des compétences, de l'éducation à la fabrique de l'élève performant (éditions La Découverte, en librairie le 21 janvier).


    L'approche par compétences n'est pourtant pas nouvelle en France, notamment dans l'enseignement professionnel. Auscultant, scannant les élèves à travers leurs savoir-faire, savoir-être, expériences professionnelles, choix d'orientation, engagements associatifs, les livrets de compétences se multiplient. Venue du monde du travail – la fameuse validation des acquis de l'expérience –, cette méthode a été relayée par l'Union européenne et de grandes organisations qui, comme l'OCDE, conçoient l'éducation principalement comme un investissement pour améliorer le capital humain d'un pays. Certaines pédagogies progressistes ont pu y voir une alternative heureuse au système de notes, permettant de valoriser des élèves en rupture scolaire à travers des compétences jusqu'ici non prises en compte par l'évaluation scolaire. Le gouvernement vient ainsi en janvier 2010 de lancer l'expérimentation, dans les collèges et lycées volontaires, d'un livret de compétences qui permet de «valoriser ses acquis, de mieux s'auto-évaluer, et de conduire une réflexion plus éclairée sur ses choix possibles d'orientation». Attention, danger, prévient Angélique del Rey, qui interroge l'utilitarisme de cette approche et son aspect très normatif, à partir du moment où on n'évalue plus des travaux scolaires mais des comportements et donc des êtres. Décryptage en 4 vidéos.



    La suite de l'article et des vidéos ici: http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/180110/des-eleves-transformes-en-portefeuilles-de-competences 

  • Contributions : penser avec...

    Télécharger le tract ici

  • Bravo à Julien (étudiant Paris IV - Paris III) pour ces interventions!



    Source: http://www.france-info.com/chroniques-l-amphi-de-france-info-2010-01-12-valerie-pecresse-invitee-de-l-amphi-a-l-universite-pantheon-assas-a-391417-81-383.html



  • Source: SLU



    L’an dernier, la mobilisation de l’ensemble de la communauté universitaire a permis le report de la « mastérisation de la formation des enseignants ». Depuis, le gouvernement a distillé les mesures d’application de sa réforme, méprisé le travail et les recommandations des commissions qu’il avait lui-même créées, et continué d’ignorer les protestations argumentées de tous les acteurs concernés. À mesure que circulaires et autres arrêtés sont publiés, la réforme confirme sa dimension fondamentalement nocive. Aujourd’hui, nous sommes placés individuellement et collectivement devant nos responsabilités.

     
    Nous accusons la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Valérie Pécresse, de détruire les cursus universitaires, des pans entiers de la recherche et de la formation des enseignants.

     
    Nous accusons le ministre de l’Éducation nationale, Luc Chatel, de détruire le concours de recrutement, le statut de fonctionnaire d’État et d’encourager le développement des établissements privés d’éducation.
    Nous accusons le Premier ministre, François Fillon, de réduire les ambitions du gouvernement pour l’Éducation Nationale à la seule réalisation de gains de productivité, au nom de la Révision Générale des Politiques Publiques.


     
    Nous accusons le président de la République, Nicolas Sarkozy, de fouler aux pieds les règles implicites du paritarisme, de mépriser les critiques argumentées de la réforme des enseignants qui émanent unanimement de toutes les organisations concernées, syndicats, associations, sociétés savantes, et de tendre ainsi à constitutionaliser la funeste formule dont il est l’auteur « J’écoute, mais je ne tiens pas compte ».


    La suite ici: http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article3344



  • Communiqué de la fédération AUTONOMESUP du 18 JANVIER 2010 sur LES CONCOURS DE RECRUTEMENT ET LA MASTERISATION:

    L'HORIZON UNIVERSITAIRE S'ASSOMBRIT
    AutonomeSup a pris connaissance des nouveaux textes régissant les concours de recrutement des professeurs des enseignements primaires et secondaires.
    Si l'équilibre des coefficients des épreuves est plus rassurant qu'on pouvait le craindre, l'architecture de ces concours et la nature de certaines épreuves appellent de sérieuses réserves. La volonté d'uniformisation (et d'économie), a limité à deux, dans toutes les disciplines, les épreuves d'admissibilité (écrit) comme d'admission (oral), contrairement aux engagements pris par le précédent Ministre de l'Education Nationale. Résultat : alors que le but proclamé de la réforme est d'augmenter la qualification disciplinaire et professionnelle des futurs professeurs en passant d'un bac + 3 à un bac + 5, le contrôle des connaissances disciplinaires des candidats est affaibli !


    - Certaines disciplines disparaissent, par exemple les langues dans le CAPES de lettres modernes ou dans le concours des professeurs des écoles (à l'heure où l'on fait l'Europe et où l'on commence l'enseignement des langues dès le primaire, on supprime l'épreuve de langue au concours des futurs maîtres du primaire !).


    - Ou bien, pour conserver un contrôle sur plusieurs disciplines en réduisant le nombre des épreuves, on arrive à des absurdités ou à des épreuves soit monstrueuses soit réduites à des prétentions très limitées : ainsi, pour le concours des professeurs des écoles, une seule épreuve écrite devra associer le français, l'histoire, la géographie et l'instruction civique. Au CAPES de lettres classiques (français, latin et grec), une seule épreuve de 5 heures regroupe la traduction d'un passage d'une des deux langues anciennes tiré d'un dossier de plusieurs pages avec une question de littérature ou de civilisation et une version de l'autre langue ! Jusqu'ici, ce CAPES comprenait à l'écrit, une version de quatre heures dans chacune des deux langues anciennes : on pouvait donner un texte cohérent suffisamment étendu pour juger la compétence des candidats. C'est donc le sérieux des épreuves qui est mis en cause par la nouvelle organisation : le souhait affiché d'améliorer la formation des professeurs se traduit par la mise en place de concours au rabais ! Et que dire de la seconde épreuve d'oral : on y associe une épreuve sur dossier et une interrogation sur « Agir en fonctionnaire de l'Etat et de façon éthique et responsable ». Ici encore, le temps de préparation de ces deux épreuves en une (2 h.) semble insuffisant et, si dans cette association bizarre de deux domaines totalement différents, on apprécie la référence à la qualité de « fonctionnaire de l'Etat », on est perplexe sur les possibilités de quantifier les compétences « éthiques et responsables » et très inquiet des risques de voir une telle épreuve servir de filtre idéologique pour imposer un « politiquement correct ».


    La suite ici: http://autonomesup.com/