• Source: Fabula.org (Bérenger Boulay)


    Malgré les 9 000 signatures à l’appel lancé par l’APSES pour une généralisation de cet enseignement à l’ensemble des élèves de seconde, malgré le soutien massif de la communauté universitaire et scientifique en économie, sociologie, anthropologie et science politique à cet appel (plus de 900 signataires), malgré les tribunes et les soutiens publics de personnalités aussi reconnues que Philippe Meirieu, Daniel Cohen, Christian Baudelot, Pierre Rosanvallon, Françoise Héritier, Nonna Mayer, malgré la manifestation organisée à Paris par l’APSES qui a réuni, le 2 décembre, près de 20 % des enseignants de SES, le ministre fait la sourde oreille et feint d’ignorer les incohérences de sa réforme pour les Sciences Economiques et Sociales.

     
    Rappelons que cet enseignement paie, plus que d’autres, le prix fort de cette réforme. En seconde, alors que la nécessité de recourir à des raisonnements économiques et sociologiques rigoureux est plus que jamais nécessaire pour décrypter l’actualité, l’enseignement de SES est mis en concurrence avec un enseignement de « Principes de l’économie et de la gestion » et relégué à un statut d’ « enseignement d’exploration » d’une heure et demie par semaine. Dans le cycle terminal, alors même que le rapport de Richard Descoings affirmait que la série ES « semble avoir trouvé un point d’équilibre entre les différentes disciplines », cette série est déstabilisée par une diminution importante des horaires de l’enseignement spécifique à cette série (il n’y aurait plus que 5 heures de SES en TES, alors qu’il y a 8h30 de sciences en TS et 8 heures de philosophie en TL) et par les possibilités pour les élèves de changer de série en cours ou en fin d’année de première : un élève pourrait donc arriver en Terminale ES sans jamais avoir suivi une seule heure de SES et passer le baccalauréat ES à la fin de l’année ! Les spécialités Langues, Mathématiques et Science politique sont tout simplement supprimées. Au cours de l’ensemble de sa scolarité, un bachelier ES qui aurait suivi l’enseignement exploratoire en seconde aura reçu 25 % d’heures de SES en moins qu’aujourd’hui. C’est ainsi que Luc Chatel affirme améliorer le niveau de connaissances économiques et sociales des français !

     
    Plus profondément, c’est la nature même de l’enseignement de Sciences Economiques et Sociales qui est remise en cause par cette réforme. En seconde, en 90 minutes chaque semaine et sans heures en demi classe, il ne s’agit plus de permettre aux citoyens en formation que sont les élèves d’accéder aux savoirs et méthodes des sciences économiques et sociales indispensables pour exercer pleinement cette citoyenneté. La finalité est seulement de « tester leurs goûts et aptitudes » par la découverte d’un enseignement absent du collège mais qui occupe une place importante dans une série du baccalauréat et dans beaucoup de filières de l’enseignement supérieur. Par ailleurs, dans le cycle terminal, le Haut Conseil de l’Education approuve la séparation entre l’économie et les autres sciences sociales en spécialité de Terminale, et va plus loin en demandant à ce qu’elle soit généralisée, dénaturant ainsi les fondements qui ont permis le succès de cet enseignement depuis plus de 40 ans.



    La suite : http://www.apses.org/initiatives-actions/communiques-et-courriers/article/communique-de-presse-de-l-apses-du-2439 



  • De Washington, où il est installé, Jamil Salmi suit pour la Banque mondiale les questions liées à l'enseignement supérieur.
    • Quel regard portez-vous sur les dernières réformes universitaires françaises et, notamment, sur la loi d'autonomie des universités votée en 2007 ?

     

    Depuis le début des années 2000, et plus spécifiquement depuis la publication du classement de Shanghaï, un vrai débat mondial s'est ouvert sur les universités. Puis on a assisté à une accélération des réformes universitaires. A ce titre, la France ne fait pas exception.
    Indépendamment de ce mouvement, la question de l'autonomie des universités est, à mon sens, fondamentale. Il me paraît en effet évident qu'un chef d'établissement puisse maîtriser le plus d'éléments possible de son établissement, que ce soit en matière de politique scientifique, de recrutement et de gestion des universitaires ou de recrutement des étudiants.
    De ce point de vue, les transferts de compétence de l'Etat aux universités sont positifs et permettent à chaque établissement de mener sa propre politique pour répondre à sa mission de formation des étudiants.
    Dans plusieurs pays, comme le Brésil ou le Kazakhstan, à contraintes et moyens égaux, on peut observer que les universités autonomes répondent de manière différente... Demander à toutes d'être gérées de manière identique n'a donc pas de sens. Dans une classe, un enseignant ne considère pas que tous les élèves ou étudiants sont égaux. Certains ont besoin de plus d'aide mais les notes seront distribuées en fonction du rendu des étudiants... Ne pas vouloir reconnaître cela est étonnant.

    • L'autonomie n'attise-t-elle pas une inutile concurrence entre les établissements ?
    Quand elle est fondée sur la qualité de la formation et de la recherche, la concurrence est souhaitable. Je reviens à mon exemple précédent. Les enseignants ne vont pas donner une même note à tous les élèves. Ce serait absurde, et cela ne ferait progresser personne...
    De même, en France, si l'on s'alarme d'inégalités entre les universités, pourquoi ne remet-on pas en question la concurrence existant entre grandes écoles et universités ? Où se trouvent les meilleurs étudiants ? Dans les grandes écoles ou les universités ? Ce sont aussi ces questions qu'il faut se poser.


    La suite ici: http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/12/jamil-salmi-il-existe-beaucoup-d-hypocrisie-en-france-concernant-la-selection_1290525_3224.html 



  • La première Coordination Nationale des Universités de l'année 2010 se tiendra à Paris le lundi 25 janvier de 10h à 17h. Nous préciserons ultérieurement le lieu de la réunion.
     
    Nous invitons tous les établissements, départements, UFR, laboratoires,  à organiser des assemblées générales pour mandater des délégations où pourront figurer enseignants-chercheurs, chercheurs, enseignants, BIATOSS, doctorants, étudiants, titulaires et précaires. En cas d'impossibilité, nous suggérons aux collègues mobilisés de se réunir et désigner des délégués. Des collègues peuvent également venir en tant qu'observateurs.
     
    Les noms des délégués, les propositions de motions et d’actions sont à envoyer à cette adresse : courriercnu[a]gmail.com
     
    Ordre du jour :

    1.       Point sur l’état de la mobilisation, sur les luttes locales. Discussion sur les priorités du mouvement
    2.       Rédaction, débat et vote d’une motion globale contre la politique gouvernementale
    3.       Débat sur la Mastérisation. Vote d'une motion et des moyens d'action.
    4.       Débat sur l'évaluation au niveau local et national. Vote d’une motion et des moyens d’action.
    5.       Débat sur le fonctionnement de la Coordination Nationale des Universités (élection des porte-parole, prochaine CNU, et ordre du jour indicatif)  
     
     
    Bien cordialement,

    Les organisateurs de la CNU,
    Sauvons L’Université (SLU) & Sauvons La Recherche (SLR)



  • Voici les réactions des syndicats de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur au discours prononcé lundi par le président Nicolas Sarkozy à Gif-sur-Yvette (Essonne) sur l'enseignement et la recherche.

    Sgen-CFDT, 2e syndicat du secondaire - "pas de nouvelles perspectives, peu d'annonces, beaucoup d'autosatisfaction".

    "Le président de la République annonce la poursuite de la politique en cours dans toutes ses contradictions avec seulement quelques ajustements à la marge."

    "Rien sur les moyens humains nécessaires et donc implicitement: maintien des suppressions de postes, maintien de la réforme catastrophique du recrutement et de la formation des maîtres, annonce de simples ajustements sur la loi LRU et qui ne vont pas obligatoirement dans le bon sens".

    Snesup, syndicat national de l'enseignement supérieur - "Le président de la République, dans un discours auto-satisfait, a vanté les qualités prétendues de sa politique qui conduit, en réalité, à la destruction du service public, des solidarités, de la démocratie et de la collégialité.

    "Le Snesup dénonce l'entêtement du président de la République qui refuse d'entendre la communauté universitaire et ses revendications".

    "Le Snesup condamne une conception élitiste privilégiant les classes préparatoires et les grandes écoles comme le seul lieu à même de jouer un rôle d'ascenseur social. Se priver du large vivier créatif formé par les universités illustre la défiance du chef de l'Etat à l'encontre des capacités effectives de l'université".


    Source: http://www.vousnousils.fr/page.php?P=data/autour_de_nous/l_actualite_du_jour/depeches_de_l_educat/&key=20100111&key2=100111181546.r4r44pz5.xml