• On refait le match ? Près d'un an après le mouvement historique d'universitaires et de chercheurs, deux des figures majeures de ces quatre mois de crise vont se retrouver face à face aux élections régionales de mars 2010.

    A droite, Valérie Pécresse, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche et tête de liste de l'UMP en Ile-de-France. A gauche, Isabelle This-Saint-Jean, ancienne présidente de l'association Sauvons la recherche (SLR) et l'une des candidates d'ouverture à la société civile du Parti socialiste.

    Pendant la crise universitaire, cette professeure des universités de 46 ans était de tous les cortèges et de toutes les délégations, aux côtés de leaders syndicaux et de son alter ego de l'association Sauvons l'université, Jean-Louis Fournel. Spécialiste de l'épistémologie de l'économie à l'université Paris-XIII, la "pasionaria" du printemps universitaire a décidé de descendre dans l'arène politique. Suivant là le chemin tracé par Bertrand Monthubert, son prédécesseur à la tête de SLR, devenu secrétaire national du PS chargé des dossiers de la recherche et de l'enseignement supérieur.

    "J'ai hésité avant d'accepter cette proposition, avoue Mme This-Saint-Jean. J'ai toujours été très impliquée, mais je privilégiais jusqu'à présent un engagement professionnel dans mon métier d'enseignant-chercheur. C'est pour cela que j'étais devenue en décembre 2008 présidente de Sauvons la recherche."

    "SITUATION DÉGRADÉE"

    Après une année "très exposée" à la tête de SLR, la militante déplace son combat sur le terrain politique : "J'ai le sentiment que le moment est venu, car la situation générale s'est dégradée."


    La suite ici: http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/12/12/ile-de-france-mme-pecresse-face-a-une-chercheuse-en-lutte_1279799_3224.html 

  • Le 11 décembre, le quotidien Walf Fadjri commente la journée internationale des droits de l’homme, axée sur la non-discrimination, qui s'est tenue la veille sous l'impulsion du Haut Commissariat aux Droits de l'Homme des Nations Unies. L'auteur de la dépêche relève que, pour le Haut Commissaire Navy Pillay, la discrimination frappe tout particulièrement les réfugiés et les migrants. Mais quel chercheur français pourra à l'avenir étudier de manière objective les phémonènes de société et de toute autre nature ? A la politique de démantèlement des organismes de recherche publics comme le CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) ou l'INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) et de privatisation de l'université publique, s'ajoute une politique de dirigisme gouvernemental croissant dont témoigne notamment la prolifération des « alliances » imposées au sommet. Le 11 décembre également, se référant aux actuels pseudo-débats identitaires sur la France ou sur l'Europe, le blog Notre Siècle rappelle dans son article « Jules Ferry, "républicains opportunistes", colonialisme (IV) » le lien récurrent entre les intérêts économiques et politiques des classes dominantes et les propagandes identitaires. Notre Siècle publie la fin du discours par lequel Jules Ferry a soutenu il y a plus de cent-vingt ans la loi « portant ouverture au ministère de la marine et des colonies d'un crédit extraordinaire pour les dépenses occasionnées par les événements de Madagascar ». Le contenu de ce discours met bien en évidence le rôle récurrent des manipulations identitaires.
     
    Le 11 décembre, sur le site de Sauvons la Recherche, Alain Trautmann commente l'annonce d'hier de Valérie Pécresse ordonnant la création d'une « Alliance sur l’Eau, l’Alimentation, l’Environnement et le Climat » qui doit impliquer le CNRS, l'INRA, le CEMAGREF, le BRGM et Météo-France. Alain Trautmann écrit notamment :

    « Nicolas Sarkozy et Valérie Pécresse sont décidés à utiliser des Alliances pour poursuivre le démantèlement de fait du CNRS, indispensable pour permettre un pilotage gouvernemental de la recherche, pour le plus grand profit des grandes entreprises. »

    Nous ne pouvons qu'être d'accord avec cette analyse. Et, de toute évidence, le problème est bien plus global.

    L'indépendance des chercheurs et des universitaires est visiblement l'une des cibles de cette opération qui, loin de favoriser la recherche sur les questions évoquées, contribuera à la scléroser en empechant l'émergence de démarches autonomes susceptibles de heurter un certain nombre d'intérêts. Une caractéristique de la politique gouvernementale des deux dernières décennies qui ne se manifeste pas uniquement par rapport aux questions climatiques.


    La suite ici: http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2009/12/11/jules-ferry-cnrs-universites-et-colonialisme-iii.html 

  • C'est ce qu'a déclaré Luc Chatel devant le Conseil supérieur de l'éducation, jeudi 10 décembre. Malgré la polémique sur la place de l'histoire en terminale scientifique, le ministre de l'éducation nationale a prévenu les partenaires de l'école que la réforme s'appliquerait bien à la rentrée 2010. L'instance consultative a dégagé une majorité en faveur de trois des quatre grands textes mis au vote (classe de seconde, autonomie des établissements, orientation). Celui sur les classes de 1ère et terminale a recueilli 22 pour, 22 contre, 13 abstentions et 7 refus de vote. Le même jour, le Haut Conseil de l'éducation (HCE) a rendu public son avis sur le sujet. Il suggère de "rétablir les mathématiques en tant qu'enseignement obligatoire en classe de 1ère L" afin de ménager des débouchés plus larges aux littéraires. En revanche, il ne s'émeut pas de la place de l'histoire en S. Il propose même de conforter le niveau scientifique de la série, en renforçant l'horaire de mathématiques.

    Source: http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/12/11/education-au-risque-de-vous-deplaire-je-ne-reviendrai-sur-rien_1279252_3224.html 


  • La mastérisation risque de fragiliser le concours de l’agrégation et les ENS, d’autant qu’elle divise nombre de ses tenants traditionnels ( la Société des agrégés, le SNALC et l’Autonome Sup d’une part, qui s’opposent aux quatre ENS d’autre part ).
     
     
    Le décret du 29 juillet 2009 précise que " peuvent se présenter au concours externe de l’agrégation les candidats justifiant de la détention d’un master " ( alors que pour les autres concours enseignants, il suffit d’une simple inscription en deuxième année de master ).
    Pour la Société des agrégés, ainsi que pour le SNALC et l’Autonome Sup ( deux syndicats d’enseignants, l’un du secondaire, l’autre du supérieur, classés traditionnellement à droite ) c’est un acquis majeur et non négociable : cela permet de maintenir une distinction de durée de formation ( monnayable ) entre les futurs certifiés ( cinq ans d’étude, dont une pour préparer le concours ) et les futurs agrégés ( cinq ans d’études, plus une pour préparer le concours ).
     
    Mais les quatre ENS ne sont pas du tout dans la même position ni les mêmes dispositions, bien au contraire, et s’estiment mises en difficulté ( ainsi que l’agrégation ) par cette exigence particulière ( alors qu’elles peuvent faire valoir qu’elles participent pour plus d’un tiers à la formation des reçus à l’agrégation : 39% en 2009 ).
    Fait totalement inhabituel, le Directeur de l’Ecole normale supérieure de Cachan, Jean-Yves Mérindol, a lancé un véritable cri d’alarme quasi public en adressant, le 25 novembre, une lettre aux enseignants-chercheurs de l’Ecole, à propos des " conséquences des réformes en cours sur l’agrégation ".
     
    Le groupe chargé de travailler sur l’agrégation a fait plusieurs propositions, souligne-t-il, dont celle de revenir sur la condition de diplômes posée par ce décret. Les ministres viennent de faire savoir qu’ils ne retenaient pas a priori cette idée et que le concours 2011 se ferait bien dans les conditions fixées par le décret de juillet 2009. Les dates prévues pour les concours d’agrégation sont les suivantes : épreuves d’admissibilité en avril, puis admission vers juin-juillet. Ce calendrier reste proche de celui qu’on connaît aujourd’hui, mais est donc décalé d’un an dans la scolarité des étudiants […] ;
    Les normaliens de deuxième année ne vont pas, sauf rare exception, avoir un M2 en octobre 2010. Ce qui signifie qu’une très grande partie de cette promotion ne sera pas en état de passer l’agrégation l’an prochain. Ce qui va nous obliger, dans de nombreux cas, à fermer les préparations aux concours pour l’année 2010-2011 ".



    La suite ici: http://www.mediapart.fr/club/blog/claude-lelievre/111209/lagregation-dans-la-tourmente-de-la-masterisation 

  • Motion du CA de Paris 13 présentée par les élus SNESUP et adoptée à l'unanimité le 11/12

    Le CA de Paris 13 constate que les graves inquiétudes sur l'avenir de la formation des enseignants manifestées l'année dernière par la non-transmission des maquettes n'ont toujours pas été entendues par les ministères concernés. Il juge irrecevable en l'état les propositions faites aux syndicats et aux organisations étudiantes les 13 et 16 novembre dernier, propositions qui ne tiennent compte ni des conclusions du groupe «inter-conférence universitaire », ni des différents groupes de travail, ni de l'avis de la CPU ni de celui de la CDIUFM.
    Aussi le CA de Paris 13 réitère son opposition aux décrets concernant la formation des enseignants, dont la publication empêche la conception d'un véritable dispositif de formation, et demande l'ouverture de négociations impliquant tous les acteurs concernés pour une réforme répondant aux besoins du service public d'éducation nationale.
    Le CA de Paris 13 considère qu'il est indispensable que les ministères concernés reviennent sur les schémas actuellement proposés. Il partage les inquiétudes des organisations appelant à la journée nationale de mobilisation du 15 décembre et décide d'organiser ce même jour des réunions d'information et de débat sur la réforme de la formation des enseignants, dans ce cadre, pour permettre une large participation de la communauté universitaire de Paris 13, la fin d'après-midi sera "banalisée".


    Motion votée à l'unanimité par le Conseil d'administration de l'université Sorbonne Nouvelle-Paris3
    Le 11 décembre 2009 :
     
    « Le Conseil d'administration de l'université Sorbonne Nouvelle-Paris3, ayant pris connaissance des dernières informations transmises par les ministères de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur et de la recherche, déplore que les propositions des universitaires, telles que formulées entre autres par la Commission Filâtre, ne soient toujours pas prises en compte dans la réforme de la formation et du recrutement des enseignants.
    Le dispositif actuellement prévu est à la fois inapplicable en l'état et très défavorable à tous les étudiants, ceux qui se destinent à l'enseignement comme les autres. Le calendrier proposé pour l'année de M2 ne permet ni d'approfondir les disciplines fondamentales, ni d'initier les étudiants à la recherche, ni de les aider à aborder les aspects didactiques et pédagogiques du métier d'enseignant. Le gouvernement laisse les universités se débattre avec toutes les contradictions inhérentes à son projet. Or c'est l'ensemble des enseignements de master et de la formation universitaire à la recherche qui sont mis en danger par cette réforme.
    Le Conseil d'administration de l'université Sorbonne Nouvelle-Paris3 demande au gouvernement qu'il retire ce projet rejeté par l'immense majorité des acteurs du dossier. »