• Dans la nuit, la police a faitévacuer le siège du Cnrs (photo PYL) et le bâtiment de la Sorbonne temporairement occupés hier. Ces épisodes spectaculaires auront-il un effet sur le mouvement de contestation de la politique de Valérie Pécresse et Xavier Darcos ?

    Après plus de deux mois de mobilisation, ce mouvement s'interroge sur son devenir, avec plusieurs questions : comment obtenir le maximum de concessions, comment tenir compte des angoisses des étudiants, comment répondre à la pression croissante que le gouvernement exerce sur les universitaires ?

    La suite ici: http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2009/03/sorbonne-et-cnr.html 


  • «L’horizon proche est lourd de menaces»... Cette phrase inquiétante est tirée de la lettre envoyée le 23 mars par Bernadette Madeuf, la présidente de Paris-10 Nanterre au Premier ministre. Angoissée, elle supplie François Fillon de rétablir «les conditions minimales du dialogue républicain». Cette initiative montre à quel point le fossé s’est creusé, non seulement entre une part probablement majoritaire des universitaires et le gouvernement, mais aussi à l’intérieur de cette communauté, dont les positionnements des présidents d’université témoignent.

    Voici la lettre de Bernadette Madeuf :

    Monsieur le Premier Ministre,
    Que l’Université française ait besoin d’un nouvel élan est aujourd’hui une idée largement admise. Je peux vous assurer qu’elle est amplement partagée par la communauté universitaire. Depuis son installation, votre gouvernement s’emploie activement à engager des réformes cohérentes avec la logique politique qui est la vôtre. Aujourd’hui cependant, il faut me semble-t-il se rendre à l’évidence : malgré ce que Madame la Ministre et vous même dans vos propres déclarations avez présenté comme des ouvertures, ces réformes sont quasi unanimement rejetées. Les tensions s’exacerbent, chacun peut le constater. Je tiens, en tant que présidente d’université, à vous faire part des très vives inquiétudes qui sont les miennes.

    La suite ici: http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2009/03/la-prsidente-de.html


  • Les personnels occupent la Sorbonne


    Face à la mainmise du Rectorat sur la Sorbonne, armée de CRS et de vigiles privés, face à la politique répressive qu’il y mène, face à l’autisme du gouvernement, les enseignants-chercheurs des universités parisiennes ont décidé d’occuper pacifiquement et symboliquement la Sorbonne.

    Un rassemblement festif de soutien a lieu en ce moment place de la Sorbonne : venez nombreux nous soutenir !


    Communiqué

    « Nous, enseignants-chercheurs des universités parisiennes, exigeons que cessent définitivement les contrôles policiers, les fouilles, les fermetures à répétition de la Sorbonne et des autres centres d’enseignement et de recherche. Nous demandons le rétablissement de notre liberté d’étudier, d’enseigner, de chercher et de nous réunir. La Sorbonne doit rester ouverte ! La Sorbonne est aux universités, pas au Rectorat ! Libérons la Sorbonne !

    Mais ce qui se passe à la Sorbonne n’est qu’un symptôme d’une politique générale. Nous dénonçons la politique de répression du mouvement des universités et de toutes les protestations en cours ; nous nous alarmons des graves menaces qui pèsent sur les libertés publiques.


    Nous demandons donc :

    1) que le Recteur de l’Académie de Paris reçoive une délégation pour discuter de la fin des contrôles, des fouilles sur le site de la Sorbonne et sur son ouverture permanente ; ainsi le dialogue remplacera l’arbitraire et la répression ;

    2) Que le gouvernement cesse ses manœuvres dilatoires et accède sans conditions aux revendications de la communauté universitaire en retirant sans délai ses contre-réformes (retrait des réformes de la formation des enseignants, du statut des enseignants-chercheurs, du contrat doctoral unique et restitution des postes supprimés en 2009).

    L’exaspération est à son comble : c’est seulement après ces retraits que sera enfin possible un retour au dialogue, à la sérénité ainsi qu’une reprise des cours à laquelle nous aspirons tous.


    En attente d’une réponse, nous restons dans la Sorbonne dont nous n’aurions jamais dû être chassés. »




  • La plupart des manifestants du jeudi 19 mars ignorent sans doute qu’ils auraient pu facilement passer la nuit en garde à vue, voire être emprisonnés deux mois en attendant un procès pour “rébellion” et “violences”.

    Car ceci peut arriver à chacun d’entre nous. Un individu vous bouscule à la fin de la manif, vous vous défendez. Mais il s’agit en fait d’un policier en civil prompt à rendre la rue à la circulation, c’est-à-dire à terminer sa dure journée de labeur. Vous êtes embarqué, jugé dans la foulée par la justice expéditive de Dati et Sarkozy. Si personne ne se mobilise pour vous, vous avez toutes les chances d’être immédiatement condamné à quelques semaines de prison. Dans l’anonymat.

    La suite ici: http://boulesteix.blog.lemonde.fr/2009/03/21/compte-rendu-daudience/ 





  • Mme Valérie PÉCRESSE

     

    Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche

    1, rue Descartes

    75231 Paris Cedex 05

     

    Paris le 21 mars 2009

    Madame,

     

    Vous avez rappelé récemment aux présidents d’université la procédure à suivre concernant le décompte des personnels grévistes. Dans le conflit qui vous oppose à la communauté universitaire, il est compréhensible, puisque l’on vous refuse ou que vous refusez de nous écouter, que vous tentiez d’utiliser une mesure dilatoire concernant nos salaires.

    Nous tenons cependant à attirer votre attention sur deux points dont vous mesurerez certainement l’importance et les enjeux :

    1.      Les enseignants-chercheurs mobilisés dans le cadre de ce qu’ils ont appelé la « grève active » sont présents, plus que jamais, sur leurs lieux de travail et dans leurs missions. Ce n’est pas parce qu’ils ont suspendu des cours qu’ils ne font plus rien en dehors de leur participation au mouvement : il y a des tâches qui s’imposent et que nous ne voulons pas repousser pour différentes raisons (information et suivi des étudiants, relations avec les vacataires extérieurs, encadrement de doctorants, notamment étrangers, obligations liées à des publications, obligations éditoriales, etc.). Beaucoup d’entre nous assurent de surcroît des cours, qu’ils appellent « alternatifs », qui s’inscrivent dans le prolongement de leurs recherches, de leurs réflexions, de leurs enseignements. Ouverts à tous les étudiants, aux autres enseignants et chercheurs, parfois à tous publics lorsqu’ils se tiennent « hors les murs », ces cours ne sauraient être tenus pour nuls et non avenus. Sauf à vous arroger un droit que vous n’avez pas : il ne vous appartient pas, en effet, de décider de la pertinence des choix pédagogiques et scientifiques des enseignants et des enseignants-chercheurs. C’est notre affaire, et celle des équipes pédagogiques auxquelles nous appartenons. Nous doutons, du reste, que vous puissiez prétendre avoir les compétences requises pour apprécier la légitimité universitaire des conférences que nous donnons dans le cadre des cours alternatifs et décréter qu’elles ne ressortissent pas aux obligations de service d’un enseignant-chercheur.